Cette hausse s'explique en grande partie par la baisse de la production décidée par les pays membres de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Décidé depuis le sommet tenu à Doha en novembre 2016, cet accord a été respecté tout au long de l'année 2017 et a été reconduit jusqu'à la fin 2018. Associé à dix autres pays, dont la Russie qui figure parmi le duo de tête en terme de production d'or noir, ce traité permet de réduire la production dans un moment où l'économie mondiale repart à la hausse.
Mais cette embellie qui redonne de la vigueur au tarif du pétrole (et donc du gaz qui lui est indexé) pourrait être de courte durée. En effet, les Etats-Unis qui ne sont pas partie prenante de l'accord pourraient être tentés de faire redémarrer leurs nombreux forage de pétrole et gaz de schiste. Même si cette technique d'extraction de l'or noir est très polluante, le désintérêt de l'industrie pétrolière américaine pour le réchauffement climatique va certainement pousser les acteurs du marché à profiter de l'aubaine de la hausse conjoncturelle pour faire repartir de nouveaux puits. Mais avec ce scénario, le pétrole risquerait de baisser à nouveau du fait d'une surabondance de l'offre.
Toujours est-il que ce début d'année fait figure de bonne nouvelle pour les pays du Golfe. Alors qu'ils ont accusé des déficits record ces trois dernières années, un prix du pétrole de l'ordre de 70 dollars - s'il se maintient - soulagera grandement leur budget sans parvenir, pour autant, à l'équilibre pour certains d'entre eux. On estime en effet que pour l'Arabie Saoudite, l'Irak et l'Iran qui sont confrontés à de considérables défis d'ordre économique et sociaux, le niveau d'équilibre se situe aux alentours de 80 dollars le baril. Pour les autres pétromonarchies comme le Qatar ou le Koweït, ce dernier oscille plutôt aux alentours de 60 dollars.