Le Qatar finance-t-il le terrorisme ?

mardi, 26 décembre 2017 10:33

isis walk

La question du financement du terrorisme est au cœur de la crise qui secoue la région du Golfe depuis le 5 juin. Dans l’oeil du cyclone, le Qatar fait l’objet ces dernières années de critiques pointant du doigt sa politique bienveillante envers les groupes sunnites radicaux, notamment Jabhat al-Nousra, la branche syrienne d’al-Qaïda. Sur quoi reposent exactement ces accusations ? Pour clarifier les choses, L'Observatoire du Qatar vous propose cette analyse initialement publiée sur le site orientxxi en apportant des éléments de réponse précis face à cet enjeu crucial des relations internationales.

Depuis la série d’attentats qui a frappé plusieurs pays occidentaux à partir de janvier 2015, nombre d’analystes et de responsables politiques ont cru devoir attribuer la prolifération du terrorisme d’inspiration djihadiste au Qatar. Bien qu’elle même placée régulièrement sur la liste des suspects, l’Arabie saoudite a repris à son compte ce récit pour justifier l’embargo terrestre et aérien et les multiples sanctions mises en oeuvre contre son petit voisin.

yemen saudi strikes 2016 1 27 1024x595La situation au Yémen atteint un niveau humanitaire dramatique. Subissant les foudres d'une coalition qui multiplie les bavures, le pays s’enfonce dans un cauchemar dont les principaux bénéficiaires risquent d’être les formations radicales.

La guerre au Yémen vient de passer le cap des 1000 jours. Lancé en mars 2015 à l'instigation de l'Arabie Saoudite, ce conflit devait normalement permettre de rétablir un ordre politique stable dans ce pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète. Il n’en a rien été et depuis maintenant près de trois ans, c’est toute la nation yéménite qui paie la facture d’une confrontation dont l’un des enjeux est la rivalité qui oppose Riyad à Téhéran dans la course au leadership régional.

312b7f86 c9f9 4d3b b1ac a6189d232de3Le sommet extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui s’ouvre aujourd’hui à Istanbul pose une question importante : comment un monde musulman divisé peut-il apporter une réponse forte à l'unilatéralisme américain sur la question de Jérusalem ?

Le sort de Jérusalem (al-Qods en arabe) est au centre des préoccupations du monde musulman. Déjà, en 1969, c'est la tentative d'incendie criminelle de la mosquée al-Aqsa par un extrémiste juif australien qui avait conduit à la fondation de ce qu’on appelait à l'époque l'Organisation de la conférence islamique. Basée à Djeddah en Arabie Saoudite, cette organisation internationale qui possède une délégation permanente aux Nations unies, regroupe les 57 pays musulmans à travers le monde. En plus de la défense de Jérusalem, elle vise à renforcer la solidarité entre ses États membres.

le president francais emmanuel macron g et l emir du qatar cheikh tamim ben hamad al thani d le 7 decembre 2017 a doha 5988228Le président français Emmanuel Macron est en visite officielle jeudi 7 décembre au Qatar. Ce déplacement s'inscrit dans le cadre d'un renforcement des liens entre la France et cette monarchie du Golfe soumise à un sévère blocus depuis plus de six mois.

C'est le premier voyage du président de la République au Qatar et c'est le second en l'espace d'un mois dans la zone du Golfe. L'intensité de ces déplacements dans cette région donne une indication de son importance sur le plan stratégique, économique et sécuritaire.

Secretary Kerry Sits With His Fellow Foreign Ministers From the Gulf Cooperation Council Amid a Series of Meetings in Manama 26267411576 561x321 cLa crise qui secoue la région du Golfe persique entre dans son sixième mois. Alors qu’il y a encore quelques semaines, rien ne permettait d’espérer une amélioration de la situation, l’actualité brûlante du Moyen-Orient qui contraint les différents acteurs à revoir leurs priorités peut potentiellement ouvrir la voie à une détente.

Il est des dates et des événements qui entrent dans l’histoire sous le coup du hasard et le sommet annuel du Conseil de Coopération du Golfe qui s'est tenu mardi 5 décembre dans la capitale du Koweït en fait certainement partie. Alors qu’il a failli ne jamais avoir lieu, son maintien et son inauguration qui se déroule symboliquement le jour où la crise entre dans son sixième mois en fait un moment particulier pour l’histoire de la Péninsule arabique. Rarement en effet, un sommet du CCG n’aura été aussi attendu et rarement aussi, le Golfe n'aura été à ce point au bord de la rupture.

IMG 20171129 WA0004Un important colloque s'est déroulé à Paris mardi 28 novembre portant sur la crise dans la région du Golfe. Autour de deux tables rondes et devant une salle bondée, les intervenants ont débattu sur divers aspects d'un sujet qui domine aujourd'hui l'agenda du Moyen-Orient.

Organisé par le CEPS (Centre d'études et de prospective stratégique) ainsi que par le Club géopolitique, l'événement qui se tenait dans une salle de la prestigieuse Maison de l'Amérique latine présentait une belle allure. Ouvert par le directeur du CEPS, Loïc Tribot La Spiere qui a d'emblée rappelé l'esprit de convergence qui animait les organisateurs, le colloque prenait part alors que la crise dans le Golfe s'apprête à entrer dans son sixième mois.

Page 3 sur 19