Tunisia 2020Le Qatar a annoncé mardi 29 novembre une aide à hauteur de 1,25 milliard de dollars (soit 1,18 milliard d'euros) à la Tunisie au premier jour d'une conférence internationale sur l'investissement. Cette contribution est de loin la plus importante des quarante pays participants. Cette rencontre vise à récolter au moins 30 milliards d’euros pour remettre sur les rails une économie tunisienne plombée par la période post-révolution.

"Nous avons face à nous en Tunisie un peuple qui a décidé de construire son pays en se basant sur la pluralité, la dignité et la liberté de l'être humain", a ainsi déclaré cheikh Tamim ben Hamad al-Thani en présence du président tunisien Béji Caïd Essebsi. De nombreux responsables étrangers venus d’une quarantaine de pays, dont le Premier ministre français Manuel Valls, avaient fait le déplacement pour assister à un rendez-vous central pour le redémarrage de l'économie du premier pays arabe qui a ouvert la voie des "printemps arabes". Le chef d'Etat qatari a ajouté« je suis heureux d'annoncer que l'Etat du Qatar va consacrer une somme de 1,25 milliard de dollars pour soutenir l'économie de la Tunisie et renforcer son processus de développement ».  L'émirat s’est particulièrement distingué puisque le montant promis est de loin la plus importante contribution annoncée lors de cette conférence internationale. 

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aljazeera20ansAvec désormais vingt millions de suiveurs sur le réseau social Facebook, la chaîne Al Jazeera est devenu le média le plus suivi du monde arabe. Ce cap symbolique a été franchi mercredi 24 novembre, alors que la chaîne qatarie venait de célébrer ses vingt ans. Depuis qu’il s’est imposé comme un média mainstream, le groupe maintient son objectif de renforcer son audience et de poursuivre son développement. Néanmoins, sa stratégie d’expansion mondiale a montré ses limites, notamment aux Etats-Unis.

Lancée le 1er novembre 1996, la chaîne Al Jazeera a contribué, durant ses deux décennies d’existence, à révolutionner le champ médiatique du monde arabe. Il est fini l’époque où le monde arabe était dépendant d’une couverture par les pays du Nord de l’information qui le concernait. La réussite majeure d’Al Jazeera se situe à ce niveau : en plus d’avoir donné l’occasion à toutes les forces politiques du monde arabe de s’exprimer en toute liberté, elle a considérablement modifié la nature des flux d’information. Car jusqu’à la fin des années 1990, l’opinion mondiale était dans une large mesure tributaire des principaux canaux occidentaux dans le traitement des grands dossiers. Al Jazeera a apporté une rupture dans ce schéma ; désormais, les pays du Sud sont en mesure de bousculer la hiérarchie et de proposer un angle différent qui est davantage en phase avec les aspirations d’une grande partie de l'opinion mondiale. Avec des déclinaisons en anglais et serbo-croate, une filiale sportive (BeIN SPORTS) qui domine le marché mondial de la diffusion du sport et de nombreuses ramifications dans le domaine de la formation ou de l’enfance, la chaîne peut aujourd’hui se targuer de figurer parmi les médias mainstream.

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Rares sont les écrits qui peuvent dresser un tableau exhaustif de la diplomatie du Qatar. Souvent perçue comme contradictoire, brouillonne voire acrobatique, un nouvel ouvrage vient de paraître et fait le point sur la question. Salutaire.

 

C’est un ouvrage qui vient de sortir et qui comble un vide. Le livre de l’universitaire Jamal Abdallah « As-siyyassa al kharijiyya li dawlat qatar (2013-1995), rawafi’uha wa istratijiyyatiha », « La politique étrangère de l'Etat du Qatar  (1995-2013) : ses objectifs et ses stratégies » est paru lundi 26 mai. Publié par Al Jazeera center for studies à Doha et  l’Arab scientific publishers de Beyrouth., cette contribution fait le point sur ce qui est considéré comme l’une des principales énigmes de la scène diplomatique du Golfe de ces vingt dernières années : comment un pays considéré comme un micro-Etat a pu, en si peu de temps, émerger comme l’un des principaux acteurs politiques du Moyen-Orient ? Publié en arabe, le livre devrait bénéficier d’une traduction en d’autres langues. La carence d’études universitaires sur ce sujet est en effet telle qu’on imagine qu’une mise à disposition de cet écrit dans d’autres langues devrait prochainement être à l’ordre du jour.

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