2514296 52184630 2560 1440Raphaël Le Magoariec est spécialisé dans le domaine du sport dans la Péninsule arabique. Il revient pour L'Observatoire du Qatar sur les retombées de la victoire de l'équipe de football du Qatar à la Coupe d'Asie organisée aux Emirats arabes unis. 

1- Avec son succès pour la première fois de son histoire dans un championnat  continental de football, est-ce que vous pensez que sportivement, le Qatar peut être aujourd'hui considéré comme une véritable nation de football ? Est-ce que le déficit de tradition footballistique dont on l'a accusé peut aujourd'hui être compensé par cette victoire ?

Tout dépend à quel niveau on se place, une chose est sûre c’est que le Qatar se donne les moyens de devenir sportivement un véritable pays du football. Il est en train de le devenir petit à petit avec le travail effectué notamment par les formateurs de l’Aspire Academy. Il faut bien se rendre compte que le Qatar part de très loin, le professionnalisme dans le football national existe depuis les années 2000, ce sont des choses nouvelles qui ne sont pas simples à mettre en place les techniciens étrangers sont au Qatar pour tenter d’apporter cette touche.

horn fEntretien avec Marc Lavergne, spécialiste du Moyen-Orient et directeur de recherches au CNRS sur la géopolitique de la Corne de l'Afrique

1/ La situation dans la Corne de l'Afrique semble être le théâtre d'une nouvelle confrontation régionale entre des acteurs étatiques comme la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar et surtout les Emirats arabes unis. Quel est le réel objectif d'Abou Dhabi dans cette région?

C'est bien d'Abou Dhabi qu'il s'agit, non pas tant comme capitale que comme l'émirat qui mène la barque de la Fédération, au mépris des intérêts particuliers des émirats du Nord, et en particulier de Dubai. La poussée stratégique et diplomatique des Emirats dans la Corne de l'Afrique s'inscrit dans une opération de vaste ampleur qui vise à conquérir des points d'appui maritime au Hadramaout, sur l'île de Socotora et aux abords de la mer Rouge. Abou Dhabi vise à :

Dreano1 860x400Questions à Bernard Dreano, intellectuel, militant des droits civiques et président du Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale, CEDETIM.

1 - La situation à Bahreïn semble s'enliser sept ans après un printemps populaire qui avait suscité beaucoup d'espoir démocratique. Quel est l'état réel des droits de l'homme aujourd'hui dans l'archipel ?

Le régime politique de Bahreïn est celui d’une monarchie absolue, toutefois, entre 2001 et 2010 le pays a connu une période de relative libéralisation, une certaine liberté d’expression, la possibilité de constituer des « associations politiques » (le terme de « parti » étant exclu), un peu d’espace d’activité pour des ONG…

maxresdefaultOlivier Da Lage is the Editor-in-Chief of the radio station RFI. Considered one of the best experts in the Gulf region where he lived for three years (more precisely in Bahrain), he is the author of several books on the subject such as "Qatar, the new masters of the game", (collective work), Demopolis, 2013, "Thirty years that shook the Persian Gulf, Éditions du Cygne, 2011" and "Geopolitics of Saudi Arabia”, 2nd edition, Complexe, Brussels, 2006. He is also a specialist in India and has just published "India, Desire for Power", Armand Colin, 2017. He agreed to answer questions for L’Observatoire du Qatar.

You said last Monday evening at the conference on the crisis in the Gulf held in the French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS), Paris, that the withdrawal of the United States from the Iran nuclear deal was responding to a "plot". Could you clarify your own position on that?

Even a successful plot, I would say, which had been implemented by the coalition formed by Israel, Saudi Arabia and the United Arab Emirates. Saudi Arabia had discovered very late the existence of secret negotiations between Iran and the Obama administration extending over many months in the Sultanate of Oman, without Riyadh having been informed.

pourquoi le Conseil de cooperation du Golfe CCG pourrait se briserOlivier Da Lage est rédacteur en chef à RFI. Considéré comme l'un des meilleurs connaisseurs de la région du Golfe où il a vécu trois années (Bahreïn), il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la question comme "Qatar, les nouveaux maîtres du jeu", (ouvrage collectif), Demopolis, 2013, "Ces trente ans qui ébranlèrent le golfe Persique, Éditions du Cygne, 2011" et "Géopolitique de l'Arabie saoudite, 2e édition, Complexe, Bruxelles, 2006". Il est également spécialiste de l'Inde et il vient de publier "L'Inde, désir de puissance", Armand Colin, 2017. Il a accepté de répondre aux questions de L'Observatoire du Qatar. 

Vous disiez lundi soir lors d’une conférence sur la crise dans le Golfe organisée à l’IRIS que le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien répondait à un « complot ». Pourriez-vous préciser votre pensée ?

Et même un complot qui a réussi, mis en œuvre par la coalition formée par Israël, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. L’Arabie Saoudite avait très tardivement découvert l’existence de négociations secrètes entre l’Iran et l’administration Obama s’étendant sur de nombreux mois au sultanat d’Oman, sans que Riyadh en ait été averti. Oman paie aujourd’hui encore le ressentiment saoudien d’avoir été tenu à l’écart d’une négociation que l’Arabie désapprouvait de toute façon.

maxresdefaultOlivier Da Lage est journaliste et rédacteur en chef à RFI. C'est aussi l'un des meilleurs spécialistes de la région du Golfe. En plus d'avoir séjourné dans cette contrée, il lui a consacré plusieurs ouvrages comme "Ces trente ans qui ébranlèrent le Golfe persique" (Éditions du Cygne, 2011) ou "Géopolitique de l'Arabie Saoudite" (Complexe, 2006). Pour bien saisir les enjeux qui traversent cette région en mouvement, nous vous conseillons de le suivre sur son compte Twitter : @odalage.

1) Quelle interprétation donnez-vous à la purge à laquelle nous assistons en Arabie Saoudite?

A l’évidence, on a assisté samedi à l’avant-dernier acte de la conquête du trône saoudien par Mohammed ben Salman (MBS). Ce jeune prince de 32 ans, fils aîné de la troisième épouse du roi Salman, était pratiquement inconnu jusqu’à la mort du roi Abdallah lorsqu’il n’était "que" le chef de cabinet de son père, gouverneur de Riyadh, puis vice-prince héritier, puis prince héritier. Une fonction cruciale puisque c’est MBS qui décidait qui pouvait voir son père, et quand.

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