Un panel de femmes aux horizons très divers y ont pris part : avocates, parlementaires, médecins ou encore journalistes ont en commun leur engagement en faveur des Palestiniens, et plus particulièrement des Palestiniennes. Venue directement de la Mecque, la célèbre journaliste d’Al Jazeera, Khadija Ben Guenna, suivie par plus de huit millions de fans sur Facebook, contribuera à donner une visibilité médiatique à une action très peu relayée par la presse occidentale. À bord du Zaytouna, elle a fait une déclaration sur Al Jazeera expliquant sa démarche. La chaine qatarie, quant à elle, assurera une couverture continue du voyage comme elle a pu le faire lors des précédentes éditions.
"Nous pensons qu'à travers cette action organisée par des femmes, nous pouvons donner davantage de visibilité au rôle si important de la femme en Palestine dans la lutte pour la liberté. (…) Les femmes de Palestine ont toujours été très actives (...) comme les hommes étaient "opprimés" elles ont pris en charge les familles. (…) Ce sont elles qui ont maintenu l'espoir en vie", a raconté l’une des organisatrices à l’AFP, Zohar Chamberlain qui est de nationalité israélienne.
De son côté Claude Léostic, présidente de la plateforme des ONG françaises pour la Palestine a déclaré à la radio RFI: "Nous avons monté cette flottille pour voir quelle sera l'attitude d'Israël face à un équipage entièrement féminin, ne présentant donc clairement aucun danger". "Contrairement aux précédentes initiatives, cette campagne n’a été que très peu couverte par les médias français. « Le projet a été très peu médiatisé en France", a encore confié Claude Léostic, "c’est l’air du temps. Les autorités sont des soutiens affirmés à la politique israélienne, donc elles ne veulent pas en entendre parler (…) C’est très préoccupant. On est dans un tropisme israélien affirmé au niveau de nos autorités. Ça pose problème à la fois dans l’exigence de justice pour les Palestiniens mais aussi en tant que citoyens français. Cela nous interpelle."
Ce projet est par ailleurs activement soutenu par Christiane Hessel, veuve de Stéphane Hessel. Auteur du manifeste à succès "Indignez-vous!", grand humaniste et ancien résistant, il était également un fervent défenseur de la cause palestinienne.
L’autre navire "Amal" a dû rester à Barcelone pour des problèmes techniques. Les organisateurs cherchent actuellement un autre bateau pour le remplacer et ont lancé une campagne de financement participatif à cet effet. Le choix de départ de la flottille de Barcelone est symbolique à double titre ; non seulement, du fait d’un jumelage avec Gaza depuis 1998 mais également parce qu’un parc, nommé "Parc de la Paix de Barcelone" a été inauguré en 2005 à Gaza. Détruit par l’armée israélienne durant l’opération Plomb durci en 2009, il a finalement été reconstruit en 2010.
Quant aux réactions des autorités israéliennes, bien qu’elles soient restées silencieuses, elles se préparent une fois de plus à empêcher la flottille de briser le blocus. C’est en tous cas ce que révèle le quotidien Jerusalem Post. "Pour l’instant, nous ne réagissons pas à ce sujet. Nous ne faisons aucun commentaire aux médias. Ça nous paraît un peu prématuré", a fait savoir Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien. Pour rappel, en mai 2010, le bateau Mavi Marmara a été arraisonné dans les eaux internationales par des commandos israéliens. Dix militants turcs qui se trouvaient à bord ont été tués et des dizaines ont été blessés. Cette acte de piraterie en haute mer avait provoqué un tollé international et sous la pression du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre israélien avait dû présenter des excuses.
D’après un rapport de la Banque mondiale et de l'Onu, le blocus maritime, aérien et terrestre a considérablement affaiblie l'économie de l'étroite bande de terre. Privant de mouvement la grande majorité des deux millions de Gazaouis, il a réduit la bande de Gaza a une véritable prison à ciel ouvert.