Pour l’ONG qui lutte en faveur de l’amélioration de l’état des droits de l’homme dans le monde, les « changements apportés au système de kafala (parrainage) du Qatar ont laissé ses caractéristiques, qui relèvent fondamentalement de l’exploitation, en l’état. » L’essentiel des critiques se situe au niveau de l’impossibilité pour les travailleurs de changer librement d’emploi et de disposer de leur passeport. Ainsi, l’organisation indique que « les travailleurs migrants ne pourront pas changer d’employeur même s’ils sont victimes d’abus, et ils auront toujours besoin d’obtenir l’autorisation de leur employeur pour quitter le pays. »
Dans cette 27e édition annuelle de son Rapport mondial (version intégrale en anglais de 687 pages, version abrégée en français de 247 pages), Human Rights Watch examine les pratiques en matière de droits humains dans plus de 90 pays. Depuis 1978, année de sa naissance, elle vise le respect de l'ensemble des droits civils, politiques, économiques et sociaux à travers le monde, en particulier dans le domaine de l’éducation. S’agissant des pays du Golfe, elle a régulièrement critiqué le musèlement des principales libertés, l’usage de la peine de mort ou la pratique de la torture contre les opposants politiques notamment au Bahreïn, aux Emirats arabes unis ou en Arabie Saoudite.
S’agissant du Qatar, l’ONG met l’accent sur la condition des ouvriers étrangers. Le but de l’ONG est de tirer la sonnette d’alarme auprès de la société civile internationale afin que les médias créent une forme de pression en faveur d’une amélioration réelle du sort de ces centaines de milliers de travailleurs qui oeuvrent dans les chantiers. En l’espace de quelques années, force est de constater que les efforts de l’ONG (combinés à l’engagement d’autres structures comme Amnesty International) commencent à payer car même si la condition ouvrière dans l’émirat reste largement perfectible, elle demeure comme celle qui a bénéficié de la meilleure progression dans la région au cours de la dernière décennie.