L'opinion algérienne s'insurge contre les déclarations de l'ambassadeur d'Arabie saoudite à Alger qualifiant le mouvement Hamas de "terroriste"

vendredi, 14 juillet 2017 11:42

SAMY BEN ABDALLAH

Dans un entretien à la chaîne de télévision privée El Nahar diffusé le 12 juillet, l’ambassadeur d’Arabie Saoudite à Alger, Sami ben Abdallah Salah, a violemment pris à parti le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) palestinien. Le qualifiant "d'organisation terroriste" qui met en place "des complots à partir des hôtels 5 étoiles au Qatar", les déclarations du diplomate ont suscité une vague d'indignation dans le pays.

L'Algérie est un des pays arabes qui s'est très tôt opposé à la vague de normalisation des relations avec Israël entamée en 1978 avec l'accord de paix entre Tel Aviv et Le Caire. Membre du "front du refus", le pays a maintenu cette politique de non reconnaissance de l'Etat hébreu qui fait, entre autres conséquences, que tous les ressortissants algériens sont interdits d'entrer en Israël et dans les territoires palestiniens. Cette politique a fait du peuple algérien un peuple qui a constamment soutenu le droit légitime pour le peuple palestinien de se défendre, fût-il par la lutte armée.

C'est donc dans un climat défavorable que l'ambassadeur saoudien a prononcé des déclarations qui ont provoqué l'incompréhension voire la colère de nombreux internautes algériens. Sitôt ces affirmations prononcées, le hashtag sur Twitter "Hamas muqawama_mouch_irhab" ("Hamas _résistance_non_terrorisme") a été l'un des plus utilisés sur le réseau social. De même, la vidéo de la déclaration postée sur la plateforme Youtube a été victime d'un nombre record de "dislikes", expression du mécontentement d'une grande partie de ceux qui l'ont visionnée. De même, certains partis politiques algériens sont montés au créneau pour exiger des correctifs de la part du diplomate, le Hamas palestinien bénéficiant d'une bonne image dans la société algérienne eu égard à sa volonté de ne pas se plier aux diktats israéliens et de garder le cap d'une résistance légitime face à "la politique illégale et agressive de l'occupant israélien".

Dans son intervention, l'ambassadeur a aussi écarté l'hypothèse d'une intervention militaire terrestre au Qatar se bornant à préciser que les pressions continueront tant que Doha ne changera pas de politique. 

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