Vive tension dans le ciel du Golfe

lundi, 15 janvier 2018 12:44

2184133798Lundi 15 janvier, les Emirats arabes unis ont affirmé qu'un de leurs avions civils avait été intercepté par des chasseurs qataris. Aussitôt démentie par le Qatar, cette affirmation tombe quelques jours à peine après l'annonce par Doha qu'un bombardier émirien avait violé son espace aérien.

La crise entre le Qatar et ses voisins s'enfonce. Lundi 15 janvier au matin, plusieurs journaux des pays du Golfe titraient sur l'annonce par l'autorité de l'aviation d'Abou Dhabi qu'une liaison aérienne à destination du Bahreïn avait été interceptée par des avions de chasse qataris. Suscitant d'intense remous sur les réseaux sociaux, cette information - si elle avait été avérée - aurait incontestablement fait grimper d'un cran le niveau de tension entre des pays qui se livrent une bataille médiatique et psychologique impitoyable.

Néanmoins, l'annonce a immédiatement été démentie par Doha. Directeur du Bureau de la communication gouvernementale, Saif ben Ahmad al-Thani a - parmi d'autres officiels - donné le ton en déniant la véracité d'une telle information, mentionnant qu'un communiqué à ce sujet allait bientôt être publié. Compte tenu de la gravité de la situation, l'armée américaine a également cru bon de s'exprimer. Disposant de l'énorme base d'al-Udeid au Qatar (son plus grand dépôt de munitions au monde en dehors du sol des Etats-Unis), celle-ci a abondé dans le sens de Doha, affirmant qu'elle n'avait eu aucun écho d'un quelconque incident impliquant des vols civils dans le ciel du Golfe.

Cette polémique arrive dans un contexte lourd. La veille en effet, l'opinion qatarie et du Golfe s'était émue de la vidéo postée par un membre de la famille royale qatarie (cheikh Abdallah ben Ali al-Thani, oncle de l'émir Tamim) qui, visiblement affaibli, se disait retenu contre son gré aux Emirats. Il y a quelques jours également, le Qatar avait affirmé qu'à deux reprises des avions de chasse émiriens avaient délibérément violé son espace aérien. Survenues fin décembre dernier, ces opérations de la flotte émrienne ont été documentées par les autorités qataries qui ont apporté les preuves de leurs accusations auprès des organes de l'ONU, en particulier du Conseil de sécurité. Selon certains observateurs, l'agitation d'aujourd'hui provenant des autorités émiriennes viendraient en réalité faire diversion pour minorer l'impact négatif de ces divers scandales.

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