La plainte pour "travail forcé" contre Vinci au Qatar classée sans suite par la justice française

vendredi, 09 février 2018 10:59

7544505 6e7d3fae 0b45 11e8 a66f d1cdaee047a5 1 1000x625La plainte qu'une ONG avait déposée en 2015 contre le géant du BTP Vinci a été classée sans suite par le parquet de Nanterre dans une décision rendue publique mardi 6 février. Ce dénouement clôt un feuilleton judiciaire qui avait mis le groupe français sur la sellette pour "travail forcé".

Très active dans le domaine du respect aux travailleurs et de dénonciation des "crimes économiques", l'ONG Sherpa avait déposé en mars 2015 une plainte contre l'entreprise Vinci Construction Grands Projets et sa filiale QDVC basée au Qatar. Le groupe, qui est l'un des plus actifs dans l'émirat en terme de construction d'infrastructures immobilières, avait été bousculé par une telle démarche, réfutant les accusations de "travail forcé", "recel" et "réduction en servitude" portées contre lui.

Au centre des débats, se trouvait la condition tragique des dizaines de milliers d'ouvriers, pour la plupart issus du sous-continent indien, employés dans les chantiers de la Coupe du monde 2022. Assurant avoir réalisé des enquêtes sur place, l'ONG avait mis en évidence un certain nombre d'abus tels que des "confiscations de passeports" et des "menaces".

Pour se défendre, le groupe français qui emploie près de 4 000 personnes au Qatar avait contre attaqué en déposant des plaintes pour diffamation contre l'organisation. L'une d'elle qui poursuivait Sherpa "pour atteinte à la présomption d'innocence" en référé (procédure d'urgence) avait rapidement était déboutée pour défaut de procédure. Une seconde avait été engagée sur le fond devant la 17e chambre civile du TGI (Tribunal de grande instance) de Paris. A l’époque, l’avocate de l’ONG avait affirmé qu’ « il est temps que Vinci comprenne que le vrai débat ne doit pas être judiciaire, mais avant tout un grand débat d'intérêt général ».

Le dénouement de cette saga judiciaire est donc une bonne nouvelle pour le géant français. A la suite de la décision du Parquet, ce dernier a tenu à rappeler « qu’il s’attache non seulement à respecter le droit local du travail et les droits fondamentaux, mais aussi à faire progresser en permanence les conditions de travail et de vie de ses salariés, au Qatar comme partout dans le monde ». Cette déclaration arrive quelques mois après que le groupe ait pris de nouvelles dispositions renforçant le droit des travailleurs dans le bâtiment et les travaux publics dans l’émirat.

De son côté, l’ONG n’a pas souhaité commenter la décision de justice.

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