Géopolitique de la Corne de l'Afrique : quels acteurs en présence pour quelles rivalités? Entretien avec Marc Lavergne
Entretien avec Marc Lavergne, spécialiste du Moyen-Orient et directeur de recherches au CNRS sur la géopolitique de la Corne de l'Afrique
1/ La situation dans la Corne de l'Afrique semble être le théâtre d'une nouvelle confrontation régionale entre des acteurs étatiques comme la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar et surtout les Emirats arabes unis. Quel est le réel objectif d'Abou Dhabi dans cette région?
C'est bien d'Abou Dhabi qu'il s'agit, non pas tant comme capitale que comme l'émirat qui mène la barque de la Fédération, au mépris des intérêts particuliers des émirats du Nord, et en particulier de Dubai. La poussée stratégique et diplomatique des Emirats dans la Corne de l'Afrique s'inscrit dans une opération de vaste ampleur qui vise à conquérir des points d'appui maritime au Hadramaout, sur l'île de Socotora et aux abords de la mer Rouge. Abou Dhabi vise à :
La rivalité au sommet du foot européen entre Manchester City et le PSG : reportage de RMC Sport
La chaîne de télévision RMC Sport a consacré lundi 17 septembre un reportage portant sur la rivalité sportive entre les clubs de Manchester City (propriété des Emirats arabes unis) et du PSG (détenu par le Qatar).
Plusieurs observateurs ont fait part des différents angles de cette compétition au sommet du foot européen, parmi lesquels l'ancien international Ali Benarbia ainsi que le directeur de L'Observatoire du Qatar.
Que cache la volonté des Emirats arabes unis de faire main basse sur l’île yéménite de Socotra ?
Ces dernières semaines, la presse arabe bruissait d’informations sur l’occupation de l’île yéménite de Socotra par les Emirats. L’avenir de ce territoire pourrait sonner le glas de la coopération entre Riyad et Abou Dhabi dans la guerre meurtrière que les deux monarchies mènent au Yémen.
Depuis quelques semaines, un bras de fer médiatico-géopolitique se trame en marge de la guerre du Yémen. Au delà du martyr dont est quotidiennement victime le peuple de l’un des pays les plus pauvres de la planète, c’est à un îlot situé à 350 kilomètres que l’une des partitions les plus importantes du conflit se joue actuellement.
Manifestations à Paris, Londres et Washington contre la politique conduite par les Emirats arabes unis
Plusieurs rassemblements auront lieu samedi 27 janvier dans trois capitales occidentales devant les ambassades des Emirats arabes unis. Cette mobilisation portée par des acteurs de la société civile africaine vise à dénoncer le traitement inhumain et dégradant infligé aux ouvriers dans cet émirat richissime ainsi que le rôle trouble joué par Abou Dhabi dans les “filières d’esclaves” récemment découvertes en Libye.
Initiée par l'Association des étudiants sénégalais de France ainsi que par d'autres organisations de la société civile africaine comme l’Africa Culture International Human Rights (ACI), la mobilisation se tiendra à Paris au 2 boulevard de la Tour-Maubourg, tout près de l’ambassade des Emirats arabes unis. Soutenu par d’autres structures comme la Campagne internationale de boycott des Emirats arabes unis lancée il y a quelques mois, cet évènement a pour objectif de mettre en lumière le rôle néfaste joué par l’émirat pétrolier dans plusieurs domaines relatifs aux droits de l’homme.
Tournée du roi du Maroc dans les pays du Golfe : nouvel élan de la diplomatie chérifienne ?
Le roi du Maroc est actuellement en déplacement officiel aux Emirats arabes unis. Sa tournée dans la région l’amènera ensuite au Qatar pour une visite qui s’étalera sur plusieurs jours. Alors que la crise dans le Golfe s’installe dans la durée, Rabat souhaite-elle user de son influence pour jouer les médiateurs ?
Au cours de son règne qui va bientôt fêter ses vingt ans, le roi Mohamed VI a pendant longtemps privilégié une posture de retrait sur la scène internationale. Souvent absent des grands rendez-vous multilatéraux où il préférait envoyer son frère ou le chef de gouvernement, cette situation a soudainement changé à l’orée des années 2010. Depuis cette date, le monarque est bien plus présent dans l’arène mondiale, multipliant les déplacements et renforçant la position de son pays dans les négociations.
Lancement d’une campagne internationale de boycott des Émirats arabes unis le 15 octobre
Une campagne mondiale de boycott des Émirats arabes unis va simultanément être lancée dans différentes villes d’Europe occidentale. Débutant le 15 octobre, cette initiative vise à dénoncer les agissements des autorités d’Abou Dhabi considérés comme contraires aux droits de l’homme et menaçant l'équilibre régional.
L’information a été révélée il y a quelques semaines sur Twitter. Très actifs sur ce réseau social, plusieurs activistes du monde arabe ont décidé d’entreprendre une action d’envergure afin de dénoncer les agissements des dirigeants d’Abou Dhabi. En tête de leurs griefs se trouve la responsabilité de l’imposant émirat pétrolier dans ce qu’il est convenu d’appeler « la Contre-révolution » dans le monde arabe.
Les renseignements américains confirment que les Émirats arabes unis sont à l'origine du piratage des sites qataris
Le prestigieux journal américain Washington Post révèle dans son édition du dimanche 16 juillet que le renseignement américain a confirmé que le piratage des sites informatiques qataris qui a eu lieu fin mai avait bien été orchestré par les Émirats arabes unis.
Cette information est centrale pour déterminer les causes d'un incident qui a été le prélude à la crise diplomatique que connaît la région du Golfe depuis le 5 juin.
Le gouvernement britannique appelle à une levée du blocus
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson a appelé samedi 8 juillet les pays du Golfe à lever l'embargo imposé au Qatar. S'exprimant aux cotés de son homologue koweitien, il a tenu à minimiser le risque d'une confrontation militaire.
Les pays du blocus maintiennent la pression sur le Qatar et menacent de nouvelles sanctions
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les quatre pays du blocus ont publié un communiqué maintenant la pression sur le Qatar. Ils envisagent la poursuite de l'embargo en le renforçant de prochaines mesures "politiques, légales et économiques".
Il semble désormais assez évident que le Conseil de coopération du Golfe (CCG) est aujourd'hui à l'agonie.
Reprise de la guerre froide du Golfe ?
Le Qatar a annoncé mardi dans la nuit que son agence de presse QNA a été piratée par une entité inconnue et qu’un faux communiqué attribué à l’émir avait été diffusé. Ce dernier affirmait que Tamim ben Hamad al-Thani s'était prononcé sur divers sujets sensibles mettant en cause ses voisins du Golfe. Ces fausses déclarations, immédiatement relayées par des médias saoudiens et émiratis, ont provoqué un tollé dans la région où une guerre médiatique bat son plein.
Déjà fragiles, les relations entre le Qatar et certains de ses voisins ne sont pas prêtes de s’améliorer. La cause ? Un obscur épisode de piratage de l’agence de presse officielle du Qatar (Qatar News Agency, QNA) au cours duquel certains acteurs foncièrement opposés à la ligne politique de l’émirat gazier se sont engouffrés. Loin d’être anodine, cette affaire démontre combien les relations à l’intérieur du Conseil de coopération du Golfe (CCG) demeurent, malgré les formules de fraternité d’usage, fortement clivées.