En ouvrant un bureau à Doha, l’Organisation internationale du travail accélère l’amélioration des conditions des travailleurs au Qatar
C’est certainement une première dans les pays du Golfe. Souvent pointé du doigt pour ses manquements dans le traitement de la condition ouvrière, le Qatar confirme son train de réformes en renforçant son partenariat avec les organisations chargées de la défense des droits des travailleurs.
Depuis l’obtention de l’organisation de la Coupe du monde de football en décembre 2010 à Zurich, le Qatar a fait face à une série de critiques dont l’une des plus récurrentes portait sur le sort tragique dans lequel était confinée la condition ouvrière. Force vive de l’émirat dont on estime le nombre à près de deux millions de personnes (dont plusieurs dizaines de milliers rien que pour les stades du Mondial), cette population a depuis connu une amélioration lente mais continue de son statut.
Pourquoi l'OIT donne huit mois supplémentaires pour que le Qatar réforme son droit du travail?
L'Organisation Internationale du Travail (OIT) a reporté mardi 21 mars sa décision concernant l'enquête sur le Qatar accusé « d’abus » et de « travail forcé » contre des travailleurs étrangers. Elle lance néanmoins un ultimatum à l’émirat en lui enjoignant de mettre en oeuvre de nouvelles réformes sociales avant novembre 2017.
Réuni à Genève, le Conseil d’administration de l'OIT a étudié la possibilité d'accorder au Qatar huit mois supplémentaires pour démontrer l'effectivité de ses réformes censées améliorer la situation des ouvriers étrangers. Cette demande a été validée à la majorité des voix dans un contexte marqué par les critiques récurrentes sur cet épineux dossier à l'endroit de l'émirat. Le Conseil d'administration de l'OIT est composé de 28 membres issus des gouvernements, de 14 membres représentant les employeurs et de 14 autres représentant les droits des travailleurs.
"Le Qatar a rapatrié 10.000 travailleurs étrangers victimes d'abus dans l'émirat"
Les Qatariens, qui accueilleront la Coupe du monde de football en 2022, ont annoncé, lundi, la fin d'un système controversé de tutelle des travailleurs étrangers. Pour les associations, «la nouvelle loi aborde de manière très superficielle le problème de l'exploitation au travail».
Le Qatar montre patte blanche. En vertu de la nouvelle réforme du travail, l'émirat a rapatrié quelque 10.000 travailleurs étrangers qui ont été victimes d'abus en 2015, selon des statistiques publiées par le gouvernement. Les Qatariens, qui accueilleront la Coupe du monde de football en 2022, ont annoncé, lundi 12 décembre, la fin d'un système controversé de parrainage des travailleurs étrangers, la «Kafala». Cette pratique, parfois comparée à un esclavage moderne, est officiellement abolie, a déclaré le ministre du Travail, Issa ben Saad al-Jafali al-Nouaimi.
Le Qatar réagit au dernier rapport d’Amnesty International
Le Comité Suprême pour les Projets et l’Héritage du Qatar a réagi au dernier rapport d’Amnesty International qui dénonce les conditions de vie des travailleurs étrangers. Décryptage.
Amnesty International a publié, le 31 mars dernier, une liste d’abus parmi lesquels figurent la confiscation des passeports, le versement de sommes importantes à des intermédiaires en vue de décrocher un contrat de travail, la tromperie quant à la rémunération ou le refus du droit au retour au pays. L'enquête conclut qu'une forme de travail forcé a cours dans l'émirat notamment dans le Khalifa Stadium, l'un des centres sportifs destinés à accueillir plusieurs matchs du Mondial.