Au sein de l'établissement, les avis sur ce partenariat sont plutôt partagés. Par exemple, quand elle a appris la nouvelle en début de semaine, Mariama, étudiante en droit et en philosophie, a ressenti une grande fierté. "J'ai vu les conditions dans lesquelles ils vivaient, sous les ponts, dans des tentes, au milieu des rats… De se dire qu'on les intègre, cela nous amène à être un peu plus fier de notre pays et de notre fac plus particulièrement", estime-t-elle sur RMC.
"Je trouve ça bien"
"La Sorbonne est quand même une université renommée donc de voir que ces réfugiés ne sont pas délaissés et entrent pas la grande porte, je trouve ça bien", ajoute-t-elle. En revanche, d'autres ont un peu déchanté quand ils ont appris que la scolarité de ces réfugiés serait financée par le Qatar.
C'est le cas d'Adrien, membre du syndicat Unef: "On a toujours été réticent au financement qui ne viennent pas de l'université et ce qu'ils viennent des entreprises, de fondations ou de gouvernements étrangers car cela pose la question de l'indépendance des formations".
"Les pays du Golfe préfèrent envoyer des soutiens logistiques"
D'autres enfin s'interrogent sur ces pays du Golfe qui ouvrent grand leur portefeuille, mais pas leurs portes. C'est ce qu'explique Nabil Ennasri directeur de l'Observatoire du Qatar: "Les pays du Golfe préfèrent envoyer des soutiens logistiques et surtout une participation financière. Mais vous n'avez évidemment pas la même volonté politique d'accueil de ces réfugiés dans ces pays que dans les pays européens".
Et cet expert de préciser: "Les Qataris estiment avoir pris leur part du fardeau, depuis maintenant plus de quatre ans, en ayant envoyé des milliards de dollars à l'opposition syrienne et aux réfugiés qui se trouvent dans des camps au Liban, en Jordanie ou en Turquie". Ces pays du Golfe craignent surtout d'être submergés par des réfugiés alors qu'ils font déjà travailler des millions de migrants, d'Asie du sud-est.
Entretien initialement publié le 17 septembre 2015 sur le site de BFM TV :