"Le déficit du Qatar n'aura pas d'impact sur le PSG"

vendredi, 11 novembre 2016 14:18

PSG 3

Le mauvais bilan financier de l'émirat n'inquiète ni les dirigeants ni les observateurs avisés.

Un coup de froid dans le désert. Pour la première fois depuis quinze ans, le Qatar va terminer l'année 2016 en déficit : un trou de 11 Mds€ qui représente environ 5 % de son PIB. Ces pertes liées à la baisse des cours du pétrole (sur lesquels est indexé le prix du gaz) contraignent l'émirat à serrer les finances. L'émir, le cheikh Tamim al-Thani, a même appelé ses concitoyens à « éviter les dépenses extravagantes et le gaspillage ». Quid du PSG, qui bénéficie des généreux fonds qatariens depuis le rachat du club en 2011 ?

L'investissement du petit Etat gazier s'élève entre 200 et 210 M€ chaque année, par le biais de contrats de sponsoring entre le PSG et la Qatar Tourism Authority, l'Aspetar, Ooredoo et la Qatar National Bank. Le plus lucratif, avec QTA (Qatar tourism authority), vient d'être renouvelé jusqu'en 2019. Il assure cette saison une rente de près de 150 M€ au club, sur un budget de 540 M€. Les difficultés financières de l'émirat ne font trembler personne du côté du PSG, où l'on souligne que les recettes se diversifient et que le club est de moins en moins dépendant de la manne qatarienne. On laisse entendre que la force de frappe est intacte et que le PSG est toujours prêt à casser sa tirelire, dès qu'une réelle occasion se présentera. « Il faut relativiser, le Qatar conserve une marge de manoeuvre financière, estime David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas). La stratégie adoptée privilégie l'endettement, plutôt que la baisse des investissements, d'après les déclarations de leur ministre des Finances. Le PSG et la Coupe du monde 2022 (organisée par le Qatar) sont des questions de crédibilité et de prestige. »

 

«L'avenir du club n'est pas menacé à court et moyen terme, car il n'est pas directement indexé sur le cours du baril». David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Institut Français d'Analyse Stratégique (IFAS). 

L'émirat de 2 millions d'habitants a effectivement fait du sport un enjeu majeur de son développement. « C'est un axe de puissance, détaille Nabil Ennasri, directeur de l'Observatoire du Qatar. Il y a eu des coupes drastiques dans plusieurs ministères. Même la chaîne Al-Jazeera a connu 500 licenciements et certains projets immobiliers sont à l'arrêt. Mais cela ne touche pas aux domaines stratégiques comme la défense et le sport qui restent des priorités absolues aux yeux de l'émir. Il n'y aura pas d'incidence sur les vitrines que sont le PSG et BeIN Sports. Le Qatar doit aussi bénéficier d'une crédibilité footballistique en vue de 2022. Cela passe par une victoire du PSG en Ligue des champions dans les prochaines années.»

Et même si l'instabilité de la région empêche de tirer des projections sur l'économie du Qatar dans les prochaines années, les perspectives restent optimistes. « Si le cours du baril de brut était à 20 $ (NDLR : il est aujourd'hui à plus de 45 $), j'analyserais peut-être la situation différemment, nuance David Rigoulet-Roze. Mais l'avenir du club n'est pas menacé à court et moyen terme, car il n'est pas directement indexé sur le cours du baril. » D'autant qu'après la Coupe du monde, le club parisien pourrait servir de vitrine à un autre projet, comme l'indique Nabil Ennasri : « L'organisation des Jeux olympiques sera le prochain objectif. »

Source : Le Parisien http://www.leparisien.fr/sports/le-deficit-du-qatar-n-aura-pas-d-impact-sur-le-psg-10-11-2016-6310200.php

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