Passation de pouvoir au Qatar : les ambitions d’une transition
La transition politique que s’apprête à connaître le Qatar, même si elle ne touche pas aux équilibres ni aux fondements du régime, n’est pas dépourvue d’intérêt. Pour la première fois dans l’histoire récente de la région du Golfe, un monarque quitterait le pouvoir de plein gré pour le transmettre à son fils. Si elle venait à se confirmer, cette transition peut s’expliquer par la conjugaison de plusieurs facteurs.
Le premier est l’état de santé de l’émir. Agé de 61 ans, Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani n’a plus cette fougue qui était la sienne lorsqu’il est arrivé au pouvoir en juin 1995. Affaibli par un diabète et une insuffisance rénale, il a subi en 2010 une cure de jouvence qui lui a fait perdre près de 40 kilos. Avec une santé fragile, il sent peut-être le moment de passer le relais. Ce souhait de céder la place est aussi motivé par le sentiment que, après dix-huit ans de règne, l’idée du travail accompli est largement partagée. De micro-Etat anonyme, le Qatar s’est transformé en un acteur qui joue dans la cour des grands.