Le texte rappelle l’importance de l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar : "organiser la Coupe du monde 2022 au Qatar représente un succès pour les Etats membres de l'OCI", précise le communiqué. Le Qatar sera ainsi "le premier pays musulman" à accueillir un évènement mondial aussi important. L'OCI a aussi souligné le rôle du sport "dans la consolidation de la paix et de la solidarité" entre les nations. Balayant les accusations de corruption, le texte conclut que le Qatar avait gagné le "droit" d'organiser le Mondial à la suite d'une "compétition honnête et transparente".
Solidarité des pays du Golfe
Cet appel à la solidarité de la part de l'OCI vient après celui des pays du Golfe. Dans deux communiqués distincts, publiés les 10 et 11 juin dernier, les six pays du Golfe avaient qualifié l'attribution du Mondial 2022 au Qatar de "victoire pour tous les pays du Conseil de coopération du Golfe" a rapporté l'agence de presse officielle qatarie (QNA). "Les ministres de l'Information du Conseil de coopération du Golfe renouvellent leur appel à répondre par la presse à quiconque chercherait à mettre en doute la légitimité du Qatar à organiser la Coupe du monde 2022", précise QNA. Ils avaient exprimé leur "solidarité" avec le Qatar et dénoncé une "campagne haineuse" visant à remettre en cause la tenue du Mondial 2022 dans le pays.
L'expression de ces soutiens arrive au bon moment pour Doha car depuis le 27 mai, une onde de choc sans précédent a frappé la planète football avec l'arrestation à Zurich, à la demande du FBI, de plusieurs hauts responsables de la FIFA soupçonnés de corruption.
La FIFA dans l'oeil du cyclone
L'organisation mère du football mondial fait face à de nombreuses critiques de sa gouvernance et de sa gestion, suite aux nombreuses accusations de corruption, largement relayées sur la toile, visant l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. Depuis le coup de tonnerre de la démission de son ancien président, Sepp Blatter, la FIFA vit une crise sans précédent qui pourrait déboucher sur une refonte totale de l'organisation. Il faut dire que le scandale est particulièrement lourd puisque les preuves s'accumulent sur le trucage des votes pour les Mondiaux de 2010 et même 1998. En réalité, il semblerait que le système quasi-mafieux mis en place sous l'ère Blatter concerne les Coupes du Monde organisées depuis le milieu des années 1990.
Dans un entretien accordé à France 24 le 3 juin dernier, le ministre qatari des Affaires étrangères Khalid ben Mohamed al Attiyah a démenti "toute corruption et versement de pot-de-vin dans l’attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar". "Le dossier de candidature du Qatar était le meilleur des pays arabes et c’était, de loin, le meilleur dossier face à tous les concurrents. Nous sommes convaincus qu’il n’y a pas eu d’acte illicite", a-t-il martelé. Au sujet des accusations de corruption, le chef de la diplomatie qatarie rétorque qu'il s'agit là d'un "problème de préjugés". "Certaines entités, certains pays ne veulent pas qu’un État arabe du Moyen-Orient accueille un événement de cette envergure. Lorsque nous nous sommes lancés dans cette candidature, nous ne l’avons pas fait pour nous-mêmes, nous l’avons fait pour l’ensemble du Moyen-Orient. Notre région mérite de pouvoir accueillir une Coupe du monde. Un jour, nous montrerons qui a travaillé contre le Qatar et qui a voulu nous priver de cette compétition", a précisé le ministre.
En effet, l'automne dernier, deux enquêtes minutieuses menées par le New-York Times et The Intercept ont rapporté que plusieurs pays dont Israël et les Emirats arabes unis menaient une intense action de lobbying contre le Qatar. Ces deux Etats ont ainsi dépensé des millions de dollars dans le but d’instrumentaliser des faiseurs d’opinion pour isoler l'émirat de la scène internationale, diaboliser son image et lui faire payer son soutien aux Frères musulmans, en particulier en Egypte.