Ces accusations ont non seulement été totalement rejetées par l’intéressé mais elles relèvent de la pure invention. En effet, tout le monde sait que le régime égyptien souhaite faire taire ce journaliste d'origine égyptienne et qui s'est constamment élevé contre le Coup d'Etat. M. Mansour comparaît en ce moment même devant un juge d’instruction qui pourrait décider dès dimanche de le maintenir en détention et de lancer la procédure d'extradition ou de le libérer.
Cette arrestation a suscité de vives condamnations sur les réseaux sociaux. La célèbre journaliste hollandaise et correspondante pour Newsweek, Rena Netjes a vigoureusement condamné cette arrestation sur Twitter. N’ayant jamais travaillé pour Al Jazeera, elle a pourtant fait l’objet d’une peine de 10 ans de prison par contumace prononcée par la justice égyptienne pour son prétendu soutien aux Frères musulmans. Une mobilisation qui s’est également traduite par la diffusion d’une pétition mais aussi par plusieurs sit-in organisés à Berlin afin d’exiger la libération du journaliste. Du monde entier, les réprobations affluent car beaucoup ne comprennent pas comment une démocratie comme l’Allemagne ait pu arrêter un journaliste sur ordre d’une dictature militaire régulièrement accusée de violations des droits de l’homme.
D’autres mobilisations, cette fois-ci du côté des médias égyptiens, ont fait écho à la vague de solidarité envers le journaliste. Les principaux médias égyptiens, à la solde des autorités, ont naturellement relayé la demande du Caire et salué la décision de la justice berlinoise. En attendant, l'Egypte fait pâle figure en matière de liberté de la presse : le pays est classé à la 159ème place sur 180 au Classement 2014 sur la liberté de la presseétabli par Reporters sans frontières.