Sept journalistes d'Al Jazeera introduisent une demande de grâce au président égyptien

dimanche, 04 octobre 2015 11:01

petergresteSept journalistes d'Al Jazeera condamnés par contumace pour « terrorisme » en Egypte ont introduit une demande de grâce au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Cette demande intervient une semaine après que deux de leurs confrères, Mohamed Fahmy et Baher Mohamed, aient été graciés. Ils ont été arrêtés en décembre 2013 au Caire avec leur collègue australien Peter Greste et condamnés à 7 ans et 10 ans pour « soutien au terrorisme », « diffusion de fausses informations » et « atteinte à la sécurité nationale »S’enchaîne alors une longue bataille judiciaire ponctuée d’une douzaine de reports de procès en appel. Et ce, jusqu’au 29 août 2015 où la Cour d’appel du Caire décide de condamner les deux journalistes à une peine de 3 ans de prison fermeLe 23 septembre dernier, dans une annonce pour le moins inattendue, les deux journalistes d’Al Jazeera English, Mohamed Fahmy et Bader Mohamed ont été graciés par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Plusieurs observateurs ont souligné que Le Caire voulait mettre fin à cette affaire et aux nombreuses critiques que le régime a essuyées venant notamment de ses alliés de Washington et de LondresCette grâce présidentielle, qui concerne également une centaine de détenus, a eu lieu quelques jours avant le départ pour New York du président al-Sissi afin d’assister à l'Assemblée générale de l'ONU qui s’est tenu le 28 septembre dernier. Cette décision intervenait par ailleurs la veille de l’Aïd al-Adha, la plus importante fête du calendrier musulman.

Lors d'une conférence de presse à New York qui s’est tenue mardi 29 septembre, Peter Greste a déclaré qu’: « une fois sorti de prison, je croyais que je étais libre. Or, je constate que je ne le suis pas ». L'Egypte a extradé des dizaines journalistes originaires de nombreux pays de l'Union africaine et du Moyen-Orient. Après 400 jours de prison, Peter Greste a été extradé le 2 février dernier en vertu d’une loi adoptée par le parlement égyptien en novembre 2014 qui prévoit une clause d'extradition pour les détenus de nationalité étrangère.

A ce jour, les autorités égyptiennes ne se sont pas encore exprimées sur cette demande de grâce présidentielle. 

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