Un ministre israélien à la retraite, sous couvert de l’anonymat, a déclaré à l’hebdomadaire américain qu' « Israël s’oppose à cette livraison car le Qatar soutient des organisations musulmanes extrémistes ». Cette opposition est liée au fait que Doha « appuie le Hamas dont l’idéologie extrémiste est la même que celle du mouvement des Frères Musulmans ». Il a en outre critiqué la chaîne Al Jazeera qu'il accuse « d’inciter les extrémistes à commettre des actes de violence contre Israël ».
Le rédacteur en chef du journal qatari al-Sharq, Jaber al-Harami, a déclaré lors d’une interview sur Al Jazeera, que « les pressions israéliennes n’étaient pas surprenantes et que l’Etat hébreu avait déjà annoncé que le Qatar était l’ennemi numéro un ».
Le Qatar est l’un des pays arabes les plus engagés sur la question palestinienne. Concernant la reconstruction de la bande de Gaza, ravagée par l’offensive israélienne de l’été 2014, Doha avait promis en octobre 2014 de verser la somme d'un milliard de dollars, ce qui en faisait la contribution la plus importante des pays donateurs. Une partie de cette somme a déjà été débloquée et les travaux de réhabilitation ont démarré dans la foulée de l'annonce. Sur la question de Jérusalem, le Qatar a également fait un don en 2013 de 250 millions de dollars pour soutenir l'entreprise de préservation du patrimoine islamique de la ville sainte. Cet alignement pro-palestinien de la diplomatie qatarie a suscité les foudres du gouvernement israélien. Les plus hautes autorités du pays ont fustigé la politique étrangère de l'émirat et ces critiques ont été jusqu'à demander l'interdiction d'Al Jazeera. Une campagne de diabolisation du Qatar le présentant comme un soutien au "terrorisme" a même été initiée depuis Tel Aviv qui, fait quelque peu troublant, a été reprise en France par de nombreux cadres du Front National ainsi que par le CRIF. Nul doute que ce positionnement de Doha qui accueille la direction politique du Hamas, en particulier son leader Khaled Meshaal, va continuer à susciter l'ire des responsables israéliens et que cette campagne de diabolisation n'est certainement qu'à ses débuts.