Le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammed ben Abdel Rahman ben Jassem al-Thani vient d'effectuer une visite en Algérie au cours de laquelle il a rencontré les plus hauts dirigeants du pays. Ce déplacement arrive dans un contexte où Alger est le théâtre d'un ballet diplomatique important.
Le chef de la diplomatie qatarie a rencontré son homologue algérien Ramtane Lamamra ainsi que le Premier ministre Abdel Malek Sellal. Au cours de ces entretiens, l'accent a été mis sur le renforcement de la coopération bilatérale en matière politique, militaire, économique et sécuritaire. Le dirigeant qatari a salué l'état "des opportunités de coopération entre le Qatar et l’Algérie" tout en soulignant "qu’il existe des projets en communs dans le continent africain". Ajoutant que "le Qatar compte beaucoup sur l’expérience de l’Algérie dans le continent", les déclarations du ministre laissent à penser que l'émirat souhaite renforcer sa présence, notamment économique, dans la région sub-saharienne et que dans cette optique, il mise sur l'expertise et les relais de l'Algérie.
Considérée comme une puissance régionale stabilisatrice, Alger a en effet de nombreux atouts à faire valoir et dispose de solides réseaux dans de nombreuses capitales africaines. Ces derniers temps, le pays a vu de nombreux dirigeants du Golfe se succéder, notamment plusieurs hauts représentants saoudiens, ce qui démontre son importance stratégique dans le règlement de divers dossiers (lutte contre le terrorisme, partenariat énergétique, régulation des flux migratoires, etc).
Le ministre qatari a également affirmé avoir passé en revue avec son homologue diverses questions régionales, notamment le dossier libyen. Même si les deux pays ont, lors de l'irruption du "Printemps arabe", pris des positions divergentes voire antagoniques, l'heure semble être à l'apaisement et au rapprochement des points de vue. Signe des temps, cette visite du ministre qatari fait suite au voyage récemment mené par une importante délégation algérienne à Doha dont le but était aussi de renforcer la coopération bilatérale.