Depuis mercredi 30 novembre, le site est bloqué pour la première fois sans explication dans l'émirat. Il reste néanmoins accessible depuis l'étranger.
Cette soudaine décision semble avoir été prise sans explication. Suite à cela, la rédaction du site s'est dite « profondément déçue » tout en dénonçant ce qui relève à coup sûr d'un « acte de censure ». Exercé notamment par les opérateurs de télécommunication Vodafone et Ooredoo, il ne fait en effet guère de doute que c'est bel et bien le gouvernement qui est à l'origine de ce blocage. Parmi les raisons invoquées, la pluralité des opinions exprimées, le fait que le site casse les codes comme le fait de donner aux homosexuels qataris le droit à la parole ou la propension de sa rédaction à critiquer les autorités sont avancées comme autant de causes justifiant la mise en veille de l'interface.
« Cette censure représente un coup dur pour la liberté de la presse dans le pays » a indiqué Alexandra El Khazen, responsable du bureau de Reporters sans frontières au Moyen-Orient. « Bien qu'il ait révolutionné la scène médiatique en créant la chaîne Al-Jazeera, le Qatar demeure un pays où les journalistes locaux s’auto-censurent. Un média critique ne doit pas être réduit au silence lorsqu’il contribue à un débat public. RSF exhorte les autorités à s’expliquer et rétablir l’accès au site d’information ».
Le pays figure à la 117ème place sur 180 pays du Classement mondial de la liberté de la presse en 2016 établi par Reporters sans frontières.