D’après des images diffusées par des militants sur place, le lieu de culte semble entièrement détruit. On y voit des Casques blancs, ces célèbres secouristes des zones libérées de Syrie, aidés de torches, fouillant activement dans les décombres et parvenant à en tirer les quelques rares survivants directement emmenés vers une ambulance.
Dans un message publié sur son compte twitter, le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohamed ben Abdulrahman al-Thani, a condamné cette frappe aérienne en des termes clairs : « nous condamnons fermement le ciblage odieux visant une mosquée dans la banlieue d’Alep ouest, qui est un lieu saint et sacré et il est inacceptable que celui-ci devienne un lieu de mise à mort et d’effusion de sang ». L’émirat est l’un des rares pays à avoir condamné le raid américain. Suite à cet évènement, les autorités de plusieurs villes et villages de Syrie ont décidé d’annuler la prière du vendredi.
Cette déclaration est à mettre en perspective avec d'autres propos du ministre qatari. Déçu du manque de soutien militaire à l'opposition non jihadiste de la part des Américains, Mohamed ben Abdulrahman al-Thani avait affirmé à l'automne dernier que son pays n'allait pas rester les bras croisés devant le déséquilibre des forces sur le terrain en faveur du régime et de ses alliés. Néanmoins, depuis la chute d'Alep en décembre 2016, les autorités de Doha semblent avoir revu leur copie en actant le fait que la détermination de la Russie à sauver Damas ne pouvait être contenue sur un plan strictement militaire. Le soutien de Doha se fait désormais sur un plan humanitaire et diplomatique.