L'un de ceux qui a attiré l'attention fut Monseigneur Miguel Angel Guixot, secrétaire du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux. Invité à débattre sur le thème «Ethique du conflit et de la résistance : vers une approche critique de la guerre », il a affirmé que dans toutes les religions, « il y a un trésor de valeurs qui peuvent contribuer à la construction d'un monde de justice, de fraternité et de prospérité.» Sans éluder le fait que certains mouvements instrumentalisent la ressource religieuse pour justifier leur idéologie mortifère, l'évêque colombien a aussi précisé que dans la très grande majorité des cas, les croyants des différentes religions, notamment monothéistes, adoptent une attitude qui prône l'apaisement et le dialogue. C'est d'ailleurs par l'échange mutuel, a-t-il insisté, que le monde pourra retrouver le chemin de la paix de la coexistence positive.
Engagé dans le débat public qatarien, le CILE a pour ambition de susciter des espaces de réflexions sur des thématiques qui dominent l'actualité nationale et régionale. Ce centre a ces dernières années développé des propositions et recommandations sur des sujets aussi variés que l'art, la musique, la question des minorités, les droits des travailleurs immigrés dans les pays du Golfe ou encore la question de la réinterprétation des sources scripturaires de l'islam.
Ses travaux ont parfois été mal appréciés par une partie de l'opinion qatarie ; un de ses intervenants a par exemple déjà été interdit de prise de parole à Doha du fait de ses positions politiques et idéologiques. En dépit de ces obstacles, les moyens financiers mis à sa disposition et la relative liberté de ton dont il bénéficie n'ont pas empêché Tariq Ramadan de continuer à en faire l'une de ses plateformes de diffusion de ses idées. À ses côtés, certains intellectuels reconnus du monde arabe oeuvrent à une relecture des textes sacrés notamment l'ouléma marocain Ahmed Raissouni et l'intellectuel mauritanien Mohamed al-Shanqiti. Basé dans les locaux flambant neufs de la Qatar Foundation, il est mitoyen du « Centre al-Qardaoui pour la modération et la réforme » qui poursuit les mêmes objectifs mais en ciblant des publics différents.