Le bilan de cette phase de poule pour les autorités est très décevant pour ne pas dire désastreux. Alors que lors des deux premières phases de qualification, les hommes de Jorge Fossati avaient montré de belles choses particulièrement sur le plan offensif, la dernière ligne droite a été un échec sur quasiment tous les tableaux. Battu à deux reprises par l’Iran et l’Ouzbékistan ainsi que par la Corée, le pays n’a enregistré qu’un seul succès face à la timide équipe de Syrie. Le match nul contre la Chine en novembre dernier avait permis de réveiller quelques espoirs mais la douche froide des deux derniers matchs a définitivement enterré toute perspective d’un voyage en Russie.
Le pays doit aujourd'hui remettre à plat l'ensemble de son dispositif s’il veut créer la sensation lors du Mondial qu’il organisera à domicile en 2022. Car force est de constater que la recette consistant à changer d’entraineur lors des mauvais résultats ou de naturaliser des joueurs des quatre coins du monde pour créer un collectif solide et cohérent ne marche pas. Certes, la fédération compte beaucoup sur son plan de formation d’excellence et sur le lancement de jeunes talents dans les championnats européens (via le club de Eupen en Première division de Belgique notamment) mais les fruits tangibles de cette politique se font cruellement attendre. Les récentes confrontations ont en effet montré l'ampleur du fossé qui demeure entre le niveau de la sélection et les poids lourd qui dominent l’Asie. Si le Qatar n'est pas en mesure de s'imposer contre des pays de son continent, on imagine mal comment il pourra défier des adversaires de haut rang provenant d’Europe ou d’Amérique du Sud.
Il reste donc un peu plus de cinq ans à Doha pour construire un véritable projet sportif. Nul doute que ce but va très vite émerger comme un objectif au moins aussi central qu’un succès du PSG en Ligue des Champions.