Interview with Birol Baskan, specialist of the relationships between Turkey and Qatar
Birol Baskan is Assistant Professor at the Georgetown University School of Foreign Service in Qatar. He has published in numerous academic journals such as Politics and Religion, Insight Turkey, Arab Studies Quarterly, Comparative Political Studies, and International Sociology. He is the author of From Religious Empires to Secular States (2014) and Turkey and Qatar in the Tangled Geopolitics of the Middle East (2016).
1. The relations between Qatar and Turkey are marked by a solid alliance that has been gradually woven over the last 15 years with a dramatic acceleration of these since the beginning of the Arab Spring. In your opinion, what are the main elements that motivate this relationship? And what are its limits?
As I recount in my book, in the post-9/11 period Turkey and Qatar had become active players in the Middle East. The regional context was conducive and the two states had internal reasons to be active. Both states had not only employed similar foreign policy strategies, but also come to align their positions on almost all major regional issues. The military coup in Egypt further brought Turkey and Qatar closer as the two states became increasingly isolated in the region. Even though Turkey and Qatar were able to partly break this isolation, the relations between the two have already gained its own inertia and internal dynamics and therefore grown stronger.
Entretien avec l’avocat Selçuk Demir sur le référendum portant sur la révision de la Constitution en Turquie
1/ En quoi la révision constitutionnelle va-t-elle profondément modifier le cadre institutionnel de la Turquie? Qu'est ce qui va réellement changer avec l'adoption de cette réforme si elle est validée par le peuple?
La réforme constitutionnelle prévoit le passage du régime parlementaire actuel, consacrant la mainmise de l'Assemblée nationale sur le législatif et l'exécutif (c'est l'Assemblée nationale qui vote les lois et nomme le Premier ministre), à un régime présidentiel. Le régime présidentiel prévoit une séparation nette des pouvoirs, dans la mesure où l'exécutif, désormais seulement représenté par le Président de la République, est nommé au suffrage universel. La stabilité à la tête de l'Etat et la continuité du pouvoir exécutif sont assurées dans la mesure où la nomination de l'exécutif n'est pas conditionnée à une éventuelle coalition entre les partis présents à l'Assemblée nationale. Par ailleurs, cette réforme renforce le pouvoir du peuple turc qui désigne un Président de la République investi dorénavant de véritables pouvoirs et qui ne se contentera pas d'un rôle honorifique. En ce sens, le nouveau système proposé est largement comparable à celui de la 5ème République en France.
Entretien avec Farid Omeir, journaliste, écrivain, spécialiste de l'Egypte
Condamnation immédiate du Qatar et du Maroc, gêne de gouvernements occidentaux, duplicité de certains médias et soutien du peuple turc, voilà comment la tentative de coup d'Etat a échoué en Turquie.
Les dernières heures vécues en Turquie resteront certainement comme les plus intenses de toute l’ère Erdogan. Vendredi 15 juillet, en début de soirée, des informations annonçant un coup d’État apparaissaient sur les réseaux sociaux. Rapidement confirmées, elles mettaient en scène la tentative de putsch d’une partie de l’armée. Retour sur une journée historique.
Aidé, couvert ou discrètement adoubé par un faisceau de forces allant des kémalistes intransigeants aux laïcars intégristes en passant par les terroristes du PKK ou de la formation paraétatique de Fethullah Gülen, ce coup de force illustrait la détermination d’une partie des élites turques d'en finir une bonne fois pour toutes avec le gouvernement Erdogan assimilé à une "quasi dictature". C’était sans compter la résolution du peuple turc qui a su faire la démonstration que l’époque des putschs qui piétinaient la dignité des peuples était révolue.
L’Egypte s’engage à rembourser un milliard de dollars au Qatar
Le directeur de la Banque centrale d'Egypte, Hisham Ramez, a annoncé jeudi 12 février que Le Caire remboursera un milliard de dollars à Doha en octobre prochain, ce montant est à ajouter aux 6 milliards de dollars déjà remboursés.
Un milliard de dollars est le montant restant dû au Qatar. En novembre dernier, l'Egypte avait remboursé un montant de 2,5 milliards de dollars faisant suite à une demande formelle de Doha.
Les relations entre Le Caire et Doha se sont détériorées suite au coup d’Etat fomenté par l'armée égyptienne qui a destitué l'ancien président Mohamed Morsi, démocratiquement élu.
Le Qatar avait alors exprimé son soutien aux Frères musulmans arrivés au pouvoir par les urnes, et avait versé une somme de 7 milliards de dollars sous forme de subvention et de dépôt au cours de l'année où Mohamed Morsi était au pouvoir.
Arrestation de citoyens qataris aux Emirats : pourquoi le torchon brûle entre Doha et Abou Dhabi ?
Les relations déjà houleuses qu’entretiennent Doha et Abou Dhabi, depuis le coup d’Etat en Egypte, ne risquent pas de s’apaiser en cette période estivale. Le 6 juillet, le quotidien qatari Al Arab a rapporté que « trois ressortissants qataris avait été arrêtés de façon inhumaine et torturés à Abou Dhabi alors qu’ils rendaient visite à leurs familles ». L’article précise aussi que la torture était une pratique généralisée dans les prisons émiraties en s’appuyant sur des rapports d’Amnesty internationale. Une annonce qui a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux en particulier sur Twitter mais aussi dans la presse émiratie qui s’est vigoureusement attelée à démentir cette information.