"Educate a child"
Dans ce cadre, l'initiative « Educate a child », un des programmes phares de la fondation, vise à réduire significativement le nombre d'enfants qui sont privés de leur droit fondamental à l'éducation à travers le monde. Estimés à 58 millions, ceux-ci sont essentiellement concentrés dans les endroits où règnent les conflits et les catastrophes naturelles comme la Syrie, l'Afghanistan ou les pays d'Afrique subsaharienne.
À ce jour, le programme « Educate A Child » a soutenu plus de 2 millions d'enfants non scolarisés via 44 projets cofinancés dans 24 pays avec l'objectif d'atteindre 10 millions d'ici la fin de l'année scolaire 2015-2016. Les contributions financières affrétées au programme ont dépassé jusqu’à présent 450 millions de dollars, en plus des 700 millions de dollars de contributions conjointes ce qui fait une dotation totale dépassant le milliard de dollars. Une grande partie de ces fonds provient de cheikha Mozah qui a depuis le début des années 2000 mis l'accent sur l'accès à l'instruction comme vecteur majeur d'amélioration de la condition d'une société. Ces efforts ont été salués par de nombreuses institutions internationales. L'ex-Première dame du Qatar a ainsi cumulé ces dernières années les postes d'avocate spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour les objectifs du millénaire pour le développement et d'envoyée spéciale de l’UNESCO pour l’éducation et l’enseignement supérieur.
WISE et révolution silencieuse
C'est également grâce à cheikha Mozah que le Qatar accueille chaque année le WISE (World Innovation Summit for Education). Plus de 2000 participants de 150 pays sont représentés annuellement à ce qui est généralement qualifié de « Davos de l’éducation ». L’édition de cette année a eu pour thème « Investing for Impact : Quality Education for Sustainable and Inclusive Growth » (Investir pour avoir un impact : Education de qualité pour une croissance durable et inclusive). Crée en 2009 par la Qatar Foundation, le WISE est une initiative qui met au cœur de ses actions l’éducation comme clé du renouvellement des sociétés civiles. L'évènement émerge comme la première conférence internationale qui réunit les décideurs et innovateurs de l'éducation après la ratification par les Nations Unies des Objectifs de Développement Durable.
Sous la houlette des autorités, une révolution silencieuse est en marche depuis une quinzaine d'années. En un temps relativement court, les progrès réalisés sont importants et témoignent du volontarisme de l'ensemble des forces vives du pays à faire participer l’ensemble de la nation au développement général, en particulier les femmes. Depuis 1996 et le lancement du campus universitaire « Education city », les étudiantes sont de plus en plus nombreuses sur les bancs de l’université, jusqu’à devenir majoritaires dans certaines facultés. « Education City » est un immense campus universitaire situé en périphérie de Doha qui comprend plusieurs universités américaines ainsi que de nombreuses organisations locales d'éducation et de recherche. L'environnement académique mis en place au sein de ces centres high-tech est l'un des plus innovants de la région et les meilleurs spécialistes du monde arabe s'y installent régulièrement pour améliorer l'envergure scientifique du lieu.
En 2003, le Qatar a été le premier pays du Golfe à nommer une femme ministre tandis que, la même année, la nouvelle constitution consacrait le droit de vote et d’éligibilité pour toutes les femmes qataries de plus de 18 ans. Pour se rendre compte de l’amélioration du statut de la femme au Qatar, il faut établir une comparaison dans le temps et l’espace. Par rapport à leurs aînées, le sort des jeunes femmes autochtones est beaucoup plus avancé. Contrairement à leurs mères qui n’en avaient pas la possibilité, les femmes qataries peuvent aujourd’hui conduire, voter, étudier, exercer une profession ou même voyager à l’étranger. La proportion de femmes qataries dans la population active est également en constante augmentation. Ces avancées en matière de promotion du rôle de la femme ont permis à l'émirat de se voir décerner le titre de « meilleur pays d’accès à l’université pour les femmes » selon un classement rendu en 2012 par The Independent. Ce statut est aussi à mettre en perspective avec l’islam dominant dans la région du Golfe, qui est fortement influencé par le wahhabisme saoudien. Tous ces éléments convergent donc pour tempérer l'idée selon laquelle la place de la femme dans le pays serait celle d'un être brimé et relégué aux tâches subalternes. Même si des réformes restent encore à mettre en place, la trajectoire générale du pays évolue indéniablement vers davantage d'égalité.