Qatar Airways, deuxième plus grande compagnie aérienne de fret au monde
Malgré le blocus imposé par les pays du Quartet il y a plus d’un an, Qatar Airways poursuit son expansion. La compagnie a récemment annoncé qu’elle était désormais le deuxième plus grand groupe de fret au monde. Une croissance impressionnante pour une entreprise qui est passée de la 16e place à la position de numéro deux en seulement huit ans.
La fermeture de la seule frontière terrestre du Qatar avec l'Arabie saoudite a conduit à une forte opération de transport aérien pour protéger l'approvisionnement en marchandises nécessaire aux 2.7 millions d’habitants. Cette situation nouvelle a fait grimper les volumes de fret aérien à des niveaux records.
Alors que Gaza compte ses morts, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite pactisent avec Israël
Simulacre d'élections en Égypte : du triomphe de l’autoritarisme à l’entretien du terrorisme ?
Sans surprise, l’élection présidentielle en Égypte a donné une large victoire au maréchal al-Sissi qui se voit reconduit pour un second mandat. Adoubé par l’Occident, ce simulacre de scrutin ne doit pas faire oublier que le pays s’enfonce dans un avenir des plus incertains.
Il est loin le temps où l’Égypte vivait une période révolutionnaire qui mettait à bas la dictature de Moubarak vieille de trente ans. Il est loin le temps où, en ces journées de janvier/février 2011, le peuple du Caire descendait dans les rues clamer son ras-le-bol de l’autoritarisme et son désir d’écrire une nouvelle page faite d’ouverture démocratique et d’embellie économique.
Vers un sommet des pays du Golfe à Camp David à l'initiative de Donald Trump?
Si la crise dans le Golfe semble s'enfoncer sans réelle perspective de solution venant des protagonistes, il se pourrait que le salut vienne des Etats-Unis. Après avoir appelé au téléphone les différents chefs d'Etat de la région, Donald Trump pourrait passer à la vitesse supérieure en convoquant un sommet extraordinaire à Camp David pour sortir de l'impasse.
Mercredi 28 février, le coup de téléphone que Donald Trump a passé à l'émir du Qatar venait clôturer une semaine au cours de laquelle le président américain avait pris soin de contacter personnellement les principaux acteurs de la crise du Golfe. En effet, la veille, le locataire de la Maison Blanche avait eu des entretiens téléphoniques séparés avec les deux hommes forts de la péninsule arabique que sont Mohamed ben Salman (MbS) et Mohamed ben Zayed (MbZ).
Visite d’al-Sissi : un "Pinochet arabe" que la France devrait avoir honte d'accueillir
Le maréchal Abdel Fettah al-Sissi effectue en ce moment une visite officielle en France. Déjà reçu par Emmanuel Macron, il a des entretiens prévus avec les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Même s’il est logique que la France traite avec l’ensemble des pays du monde, la situation tragique des droits de l’homme en Egypte pose tout de même de sérieuses questions quant au sens de ce déplacement.
Le déjeuner de travail qu’a offert le président français à son homologue devait permettre, selon les termes de l’Elysée, « d'évoquer les sujets d'intérêts communs comme les crises régionales et la lutte contre le terrorisme, mais également la situation des droits de l'homme à laquelle la France est particulièrement attentive ». On aimerait croire le communiqué de la présidence française mais tout porte à croire que la question des libertés risque d’être le parent pauvre du voyage d’un chef d’Etat qui est arrivé au pouvoir suite à un coup d’Etat militaire.
Turquie/Qatar/Iran/Hamas contre Arabie/Emirats/Egypte/Israel : vers une nouvelle équation stratégique au Moyen-Orient
Cela fait désormais plus d’une semaine que la crise du Golfe a débuté et que le Qatar est soumis à un sévère blocus. Au delà de l’actualité immédiate, ce conflit entre monarchies pétrolières doit nous amener à comprendre que le Moyen-Orient est entré dans un nouveau cycle d’alliances qui va durablement recomposer l’équation stratégique régionale.
Disons-le sans ambages : la crise qui traverse la région du Golfe n’est pas passagère. Mûrie depuis longtemps, l’offensive saoudo-émirienne a de grandes chances de monter encore en puissance étant donné la détermination des élites dirigeantes à Riyad et Abou Dhabi de faire plier Doha.
59 personnalités dont le cheikh al-Qaradawi et 12 entités dont Qatar Charity accusées de terrorisme par l’Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l’Egypte
C’est une nouvelle escalade dans la crise que le Golfe connaît depuis lundi 5 juin. Alors que de récents signaux laissaient entrevoir un début d’amélioration, la décision de mettre sur une liste noire de soutien au terrorisme des institutions qataries ou des personnalités de l’émirat est de nature à envenimer la situation.
Le communiqué signé par les quatre Etats ne laisse aucun doute sur la détermination de Riyad, Abou Dhabi, Manama et Le Caire de poursuivre la politique d’endiguement du Qatar. Dans un moment géopolitique où la lutte contre le terrorisme domine l’agenda de toutes les diplomaties, la volonté de mettre au ban le Qatar se trouve renforcé par cette nouvelle accusation. Sur les 59 personnalités visées, plus d’une vingtaine sont soit de nationalité qatarie soit résident dans l’émirat. Pour ce qui est des institutions, sur la douzaine ciblée, cinq d’entre elles correspondent aux plus grandes ONG du Qatar telles que Qatar Charity ou Sheikh Eid al-Thani Charity Foundation. Ces organisations ont la particularité d'être actives dans les territoires frappés par la famine ou la guerre comme les camps de réfugiés Royingas au Bangladesh, la Somalie, la bande de Gaza ou les zones paupérisées d'Afrique sub-saharienne. Ces dernières années, elles se sont aussi particulièrement illustrées dans l'aide aux réfugiés syriens en Turquie, Jordanie et Liban.
Interview with Birol Baskan, specialist of the relationships between Turkey and Qatar
Birol Baskan is Assistant Professor at the Georgetown University School of Foreign Service in Qatar. He has published in numerous academic journals such as Politics and Religion, Insight Turkey, Arab Studies Quarterly, Comparative Political Studies, and International Sociology. He is the author of From Religious Empires to Secular States (2014) and Turkey and Qatar in the Tangled Geopolitics of the Middle East (2016).
1. The relations between Qatar and Turkey are marked by a solid alliance that has been gradually woven over the last 15 years with a dramatic acceleration of these since the beginning of the Arab Spring. In your opinion, what are the main elements that motivate this relationship? And what are its limits?
As I recount in my book, in the post-9/11 period Turkey and Qatar had become active players in the Middle East. The regional context was conducive and the two states had internal reasons to be active. Both states had not only employed similar foreign policy strategies, but also come to align their positions on almost all major regional issues. The military coup in Egypt further brought Turkey and Qatar closer as the two states became increasingly isolated in the region. Even though Turkey and Qatar were able to partly break this isolation, the relations between the two have already gained its own inertia and internal dynamics and therefore grown stronger.
Entretien avec Farid Omeir, journaliste, écrivain, spécialiste de l'Egypte
Le cas Mahmoud Hussein ou l'inquiétante dérive de la liberté de la presse en Egypte
Détenu depuis 77 jours en Egypte, le journaliste d’Al Jazeera de nationalité égyptienne Mahmoud Hussein est accusé d’incitation à la subversion après la divulgation de « fausses informations ». Il vient d’être traduit devant le tribunal pénal de Gizeh.
Pour la troisième fois depuis le 20 décembre 2016, jour de son arrestation, Mahmoud Hussein a vu sa détention être prolongée. L’homme aura passé au total 77 jours dans les geôles égyptiennes. Âgé de 51 ans et vivant à Doha depuis 2013, ce reporter riche de plus de 20 ans d’expérience dans le domaine des médias dont cinq avec la chaîne qatarie, a été arrêté à son arrivée à l’aéroport du Caire où il était venu passer quelques jours de vacances auprès de sa famille. Sa détention devait s’achever une première fois le 4 janvier, puis le 19 janvier ; elle a ensuite été prorogée début février pour permettre à la justice « d’approfondir l’enquête ». Depuis lors, le tribunal traîne quant au prolongement ou non de son incarcération.