1) Vous avez récemment lancé un film-DVD "Qatar, Basics to Success" qui donne des conseils précieux pour faire des affaires au Qatar. Avant de commencer, pourriez-vous exposer votre parcours ? Depuis quand date votre intérêt pour le Qatar ?
Lorsque je suis arrivé sur ce marché pour la première fois, via un concours de circonstances et comme cela aurait pu être le cas pour beaucoup de monde, le potentiel qatari m’a de suite sauté aux yeux pour différentes raisons :
- ils produisent peu de choses (excepté Pétrole & Gaz)
- ils sont friands de produits de qualité, "made in Europe", avec une valeur ajoutée
- ils ont besoin de l’importation donc les règles en terme de droits d’entrée sont légères
- ils ont l’argent, le potentiel et les moyens de leurs ambitions
Le Qatar se veut très ambitieux et a peut-être attendu de voir comment Dubaï grandissait pour « copier » mais avec moins d’erreurs. Même si le potentiel est moindre que les Emirats arabes unis ou l’Arabie saoudite, ce marché permet souvent d’avoir une bonne visibilité sur le Bahreïn par exemple.
LD Export est une société spécialisée en développement d’affaires à l’international avec une expertise de 10 ans sur les marchés du Golfe arabo-persique. Nous travaillons avec +- 3000 contacts distributeurs – agents ou investisseurs, actifs sur ces marchés. C’est-à-dire des clients « revendeurs » possible importants.
2) LD Export se présente en tant que leader dans le conseil et aide aux entreprises désireuses d’étendre leur potentiel d’activités au Qatar. Le Qatar est un pays en plein essor qui regorge de possibilités pour les PME belges, françaises ou luxembourgeoises. Quelles sont-elles exactement ? Quels sont les secteurs les plus porteurs ? Et comment assurez-vous un accompagnement efficace de ces entreprises au Qatar ?
Les secteurs en plein essor sont nombreux vu le manque flagrant de production locale. Cela implique aussi une rude concurrence. Les pays issus de la zone EU restent cependant très prisés et dans certains secteurs, obligatoires (notamment appel d’offres Medical & Construction).
Pour mettre en avant certains secteurs, je dirais :
- médical et paramédical
- alimentation
- construction
- hydrocarbures
- équitation et sport
LD Export se veut être une société qui repose sur 2 axes principaux : professionnelle et pratique. Nous ne sommes pas dans les études de marché « Google », au contraire, nous comprenons l’attente de notre client et lui apportons des informations claires, détaillées mais surtout pratiques. Une fois que le potentiel est bien prouvé « noir sur blanc » alors nous accompagnons notre client jusqu’à la signature d’un contrat de partenariat avec une contrepartie locale. En gros, nous agissons vraiment comme le « Middle East Export Manager » ad interim pour nos clients.
Dans certains cas, et pour des produits ou services techniques, nous proposons à nos clients une mise en relation avec nos contacts, ciblés selon les critères de notre client. Nous organisons un voyage pour notre client afin qu’il rencontre les contreparties idéales pour lui. Il ne voyage qu’après validation de l’agenda et des personnes qu’il est censé rencontrer. Nous mettons nos clients à la table de personnes avec le pouvoir de prendre des décisions (manager, CEO, Président etc). Nous lui préparons 5 à 10 rendez-vous.
3) Selon vous, que devrait faire le Qatar pour faciliter l’installation des PME dans son pays ? Pensez-vous que cet intérêt pour l'émirat durera dans l'avenir?
Je pense que la plus grosse crainte pour les sociétés EU est l’obligation de devoir s’associer avec un partenaire locale qui prendra au minimum 51% des parts de la société. Attention, un contrat annexe, mentionnant la répartition des bénéfices est courant et peut-être selon l’arrangement (ex 10% pour le Qatari et 90% pour la PME EU). Il est important de préciser que cela concerne les sociétés qui voudraient s’implanter là-bas. Si vous souhaitez vendre un produit, service ou concept, vous n’avez besoin « que » de trouver un bon revendeur.
Un changement de cette règle n’est pas prévu, ce qui pousse les PME européennes à vouloir s’implanter en zone franche à Dubaï par exemple.
Pour ce qui est de l’avenir, avec tous les projets actuellement signés et jusqu’en 2022 (la Coupe du monde), l’avenir se veut rose. Les projets actuels nécessitent beaucoup de main-d’œuvre mais aussi de management et produits de qualité. Pour cela, les PME de la zone Euro ont vraiment un très beau rôle à jouer.