Habituée aux actions de sensibilisation pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur les droits de l’homme, Amnesty avait mené en parallèle un important travail de lobbying dans les médias et les réseaux sociaux. S’étalant sur des mois, sa pétition a permis de récolter des dizaines de milliers de signatures. Se basant sur un de ses rapports ayant dévoilé que plus de 200 travailleurs employés sur le chantier du Khalifa Stadium (un de ceux qui accueillera des matchs du Mondial) situé à Doha étaient soumis à une forme de « travail forcé », l'association maintient sa mobilisation eu égard à son constat d’une non prise en compte effective de ses doléances par le gouvernement qatarien. Celui-ci se défend arguant du fait qu’une récente loi a été promulguée visant à abolir le système décrié de la « Kafala » qui maintient l’ouvrier dans un rapport de subordination étroit envers son employeur.
Cependant, même si cette réforme améliore à minima le sort des ouvriers, il en faudrait plus pour atteindre le minimum syndical en matière de respect des droits élémentaires. L’Observatoire du Qatar pense donc que l’initiative d’Amnesty est à saluer et c’est la raison pour laquelle il a invité ses lecteurs dès l’an dernier à signer la pétition. C’est par ce type de pression continue de la société civile que l’on parviendra, au Qatar comme ailleurs dans le Golfe où la condition des ouvriers est encore pire, à faire avancer les droits des plus faibles.