Entretien avec Raphaël Le Magoariec sur la victoire du Qatar à la Coupe d'Asie des nations organisée aux Emirats arabes unis
Raphaël Le Magoariec est spécialisé dans le domaine du sport dans la Péninsule arabique. Il revient pour L'Observatoire du Qatar sur les retombées de la victoire de l'équipe de football du Qatar à la Coupe d'Asie organisée aux Emirats arabes unis.
1- Avec son succès pour la première fois de son histoire dans un championnat continental de football, est-ce que vous pensez que sportivement, le Qatar peut être aujourd'hui considéré comme une véritable nation de football ? Est-ce que le déficit de tradition footballistique dont on l'a accusé peut aujourd'hui être compensé par cette victoire ?
Tout dépend à quel niveau on se place, une chose est sûre c’est que le Qatar se donne les moyens de devenir sportivement un véritable pays du football. Il est en train de le devenir petit à petit avec le travail effectué notamment par les formateurs de l’Aspire Academy. Il faut bien se rendre compte que le Qatar part de très loin, le professionnalisme dans le football national existe depuis les années 2000, ce sont des choses nouvelles qui ne sont pas simples à mettre en place les techniciens étrangers sont au Qatar pour tenter d’apporter cette touche.
Eclairages pour le magazine marocain Tel Quel sur "l'affaire BeOutQ"
L'hebdomadaire marocain francophone Tel Quel a consacré une enquête sur le piratage du groupe audiovisuel qatari BeIN Sports par la chaîne BeOutQ implantée en Arabie Saoudite. Le directeur de L'Observatoire du Qatar y donne son analyse sur le versant géopolitique de cette opération de hackage d'une ampleur inédite dans l'histoire du monde médiatique.
Pour lire l'intégralité de l'enquête, cliquez à ce lien : https://telquel.ma/2018/11/13/beoutq-ou-le-piratage-geopolitique-de-beinsport_1617816
Mondial 2026 : le Maroc à l’épreuve de la crise du Golfe
À la veille du match d’ouverture de la Coupe du monde de football, l’Arabie saoudite s'était fait remarquer par un vote en faveur des États-Unis pour l’organisation du Mondial 2026. Depuis, le torchon brûle entre Riyad et Rabat.
Mercredi 13 juin, le vote de la FIFA a scellé le sort de la candidature marocaine à l’organisation de la Coupe du monde 2026 face à celle du trio nord-américain « United 2026 » composée des États-Unis, du Mexique et du Canada.
Au terme du scrutin, Rabat n’a pu compter que sur 65 voix, loin des 134 raflées par son concurrent. Pourtant réputée proche du Maroc, l’Arabie saoudite a finalement voté pour son fidèle allié américain, provoquant une onde de choc au royaume chérifien ainsi que dans le reste du monde arabe.
Crise du Golfe : un début de détente par le football?
Fait rarissime depuis le début de la crise du Golfe apparue en juin dernier, une équipe du Qatar a pu effectuer le voyage aux Émirats arabes unis pour disputer un match de football. Jusque-là, les relations entre les deux voisins étaient marquées par une confrontation qui ne faisait que grandir. La détente entre les pays du Golfe passerait-elle par le sport ?
Sans aller jusqu'à comparer l'événement au soudain rapprochement des deux Corée suscité par les Jeux olympiques d'hiver, la rencontre qui a vu le club émirien d'al-Jazira affronter l'équipe qatarie d'al-Gharafa est une première depuis l'éclatement de la crise du blocus il y a de cela huit mois. En ouverture de la phase de poule comptant pour la Ligue des champions d'Asie, les deux clubs se sont affrontés au sein du stade Mohamed ben Zayed d'Abou-Dhabi devant près de 5 000 personnes. Sans accroc et dans une ambiance plutôt sereine, la rencontre qui s'est conclue par une victoire des locaux 3 buts à 2 n'a pas eu qu'un intérêt sportif.
Fatma Samoura, numéro 2 de la FIFA, confirme que le Mondial 2022 aura bien lieu au Qatar
Fatma Samoura, actuel numéro deux de la FIFA, a confirmé dans un entretien à l'AFP que le Mondial 2022 se déroulera bien au Qatar. Cette déclaration arrive en pleine affaire judiciaire qui vise Nasser al-Khelaïfi et l'ancien secrétaire général de l'organisation mère du football mondial, Jerôme Valcke.
Les propos de MMe Samoura ont le mérite de la clarté. Interrogée sur les répercussions éventuelles de l'affaire sur-médiatisée autour du président du PSG, elle a répondu : "J'espère que les enquêtes en cours ne vont pas perturber l'organisation de cette Coupe du monde. Les Coupes du monde, comme vous le savez, ce sont les fleurons des compétitions de la Fifa et on ne peut pas se permettre, maintenant que notre structure devient beaucoup plus crédible, de mettre en péril ces compétitions. Idem pour le Qatar. L'organisation de la compétition leur a été attribuée depuis 2010, bien avant l'arrivée du nouveau +leadership+, et nous faisons en sorte que les conditions idoines soient mises en place pour pouvoir organiser cette compétition dans les meilleures conditions."
Dans So Foot : "Qatar Chine : deux sélections qui riment avec désillusion"
Le directeur de L'Observatoire du Qatar est revenu dans un article paru sur le site So Foot sur les conséquences de l'élimination du Qatar pour la qualification au Mondial 2018 en Russie.
Mécènes tout-puissants du football de club, Qataris et Chinois ont aussi largement investi pour améliorer la compétitivité de leur sélection respective. Pourtant, aucune des deux nations ne devrait se qualifier pour le Mondial russe. Un revers majeur, pour Doha comme pour Pékin.
Les chiffres ont quelque chose de vertigineux. Plus de 400 millions sur la table pour s’offrir les services de Neymar et Mbappé côté qatari. Près de 200 millions d’euros investis pour l'AC Milan, mais surtout une Chinese Super League boostée à coups de salaires et de transferts faramineux, côté chinois. Les derniers mercatos ont été en grande partie rythmés par Doha et la Chine. De quoi mettre sur le devant de la scène les clubs bénéficiaires de ces généreuses donations, et leurs nouveaux mécènes avec eux. Mais cette réussite financière et médiatique reste néanmoins très éloignée de la réalité des sélections qatarie et chinoise, qui ne devraient pas voir le Mondial 2018.
Sur la stratégie du PSG et la probable arrivée de Neymar, entretien avec "2022, le magazine du football arabe"
Directeur de L'observatoire du Qatar, Nabil Ennasri est reconnu comme étant l'un des meilleurs spécialistes de ce pays du Golfe. Pour 2022mag.com, le chercheur en géopolitique analyse les conséquences du blocus décidé par les voisins de Doha sur la diplomatie sportive de l'Etat gazier.
Vous relayez que ces derniers jours, plusieurs Etats qui ont mis au ban le Qatar dans ce qu’on appelle « la crise du Golfe » ont fait pression sur la FIFA pour retirer aux Qataris l’organisation de la coupe du monde 2022. De quelle manière ont-ils agi?
Il faut d’abord mentionner que cette démarche de mise au ban s’inscrit dans le cadre plus large de la lutte d’influence qui se joue au sein de la région du Golfe. Déterminés à faire plier le Qatar, les pays du blocus (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahrein et Egypte) ont mobilisé tout un ensemble de leviers pour contraindre Doha à une reddition.
Plus d’un million de visiteurs attendus pour le Mondial 2022
Le Qatar s’attend à recevoir plus d’un million de visiteurs pour l’organisation de la phase finale de la Coupe du monde de football qu’il accueillera dans cinq ans.
« Nous estimons que nous allons avoir un énorme afflux de supporters, de l'ordre de 1,3 million pendant le tournoi ». Cette déclaration provient de Nasser al-Khater, l'un des responsables du Comité suprême pour la livraison et l'héritage (CSLH) qui s’occupe de l’organisation de la Coupe du Monde 2022. Ce chiffre est considérable au vu de la population totale de l’émirat puisque ce dernier compte actuellement 2,6 million d’habitants.
La FIFA et des syndicats ouvriers trouvent un accord sur le Mondial 2022
Sous l’égide de la Suisse, la FIFA et un grand syndicat international ont signé un accord pour améliorer la condition ouvrière au Qatar. Cet accord intervient alors que l'émirat continue de faire face à des demandes de la société civile mondiale exigeant une modernisation de son droit du travail.
C’est grâce à la médiation de la Suisse et plus particulièrement du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) que l'accord a pu voir le jour. Pays hôte de la FIFA, la Confédération helvétique a en effet facilité la sortie à l’amiable d’un conflit qui opposait l’instance du football mondial à l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), puissant syndicat oeuvrant à la défense des droits des travailleurs à travers le monde.
Le Qatar espère organiser d’autres compétitions de football dans le sillage du Mondial 2022
Alors qu’il a déjà été désigné pour organiser la Coupe du monde, l’émirat nourrit de nouvelles ambitions en proposant à la FIFA d’accueillir d’autres tournois à dimension planétaire ou continentale.
Dans le viseur de Doha se trouvent par exemple, la Coupe du monde des clubs ou les Coupes du monde des U17 et des U20. Pour mettre en valeur sa candidature, Doha compte s’appuyer sur l’état de modernisation de ses infrastructures mais également son expérience dans la bonne gestion des grands rendez-vous sportifs. Le palmarès du Qatar en la matière commence à être fourni puisque l’émirat a accueilli au pied levé en 1995 la Coupe du monde de football des U20 (remportée à l’époque par l’Argentine), les 15e Jeux asiatiques en 2006, les 12e Jeux panarabes en 2011 ou le Mondial de Handball en 2015. En 2019, il sera l’hôte du Mondial d’athlétisme.