Il est en effet notoire que depuis le début de la crise, les relations entre les deux frères ennemis du Golfe n'allaient qu'en empirant. Cette escalade a même pris une tournure encore plus intense depuis le début de l'année 2018 avec des accusations graves portées des deux côtés concernant des violations des espaces aériens respectifs. Même s'agissant du sport, la Coupe du Golfe qui s'était tenue au Koweït à la fin du mois de décembre avait donné lieu à des accrochages entre journalistes et différentes délégations, les équipes des pays du blocus (Arabie saoudite, Bahrein, Émirats arabes unis) refusant par exemple de répondre aux questions posées par les médias du Qatar.
Cité par l'AFP, Simon Chadwick, professeur de sport-business à l'université de Salford au Royaume-Uni a rappelé à juste titre que cette confrontation "ne sera pas un simple match de football, mais aussi un épisode géopolitique". Mais même si cet évènement est à signaler comme allant dans la bonne direction, il ne faut pas oublier qu'en amont de la compétition, les responsables sportifs saoudiens et émiriens avaient demandé à la Confédérationasiatique de football (AFC) de délocaliser les matchs dans des terrains neutres afin de prolonger la politique d'isolement de Doha. Cette requête avait été refusée, l'AFC rappelant que les rencontres "des clubs du Qatar, d'Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis devront être disputés à domicile et à l'extérieur en 2018, conformément au règlement".
Dans les prochains jours, de nombreuses rencontres devront ainsi opposer des clubs des trois pays. Nul doute que ces matchs draineront un public important au regard de l'enjeu diplomatique et du nombre grandissant des différentes stars en fin de carrière venues évoluer dans les championnats locaux à l'image du Néerlandais Wesley Sneijder tout récemment transféré au club qatari d'al-Gharafa. Ces confrontations constitueront autant de brèches d'ouverture dans une atmosphère conflictuelle qui demeure latente du fait de l'intransigeance des pays du blocus.