Le Qatar bannit 25 000 entreprises accusées de violation au droit du travail

vendredi, 13 mai 2016 21:22

ouvriersqatar2Les autorités qataries viennent d'établir une liste de 25 000 entreprises accusées de violation au droit du travail. Selon le ministère du Travail et des Affaires sociales, ces entreprises ne respectaient pas le système de protection des salaires (WPS).

Le système de protection des salaires (Wages Protection System (WPS)) qui est entré en vigueur en novembre 2015 impose aux employeurs de verser les salaires sur les comptes des travailleurs par le biais d’une institution financière qatarie. Selon cette nouvelle législation, les entreprises qui ne versent pas les salaires des ouvriers par voie électronique en temps voulu risquent une peine d'emprisonnement d’un mois maximum et/ou d’une amende de 2.000 (480€) à 6.000 riyals (1450€). Cette disposition fait partie d'une série de réformes du droit du travail censées améliorer la condition ouvrière dans un pays en proie aux vives critiques de la communauté internationale sur le sujet des droits de l'homme.

A l'approche de la Coupe du monde, de plus en plus de voix se sont en effet exprimées pour rappeler au Qatar ses obligations en matière de protection des ouvriers qui travaillent sur les chantiers des stades. Cette pression, continue depuis l'obtention par l'émirat de l'organisation du tournoi en décembre 2010, a permis de réelles avancées. Les autorités sont désormais beaucoup plus attentives sur le sujet et, de la construction de nouveaux logements respectant les critères du BIT (Bureau international du travail) à l'aggravation des peines pour les patrons qui exploiteraient leurs ouvriers, le pays semble avoir retenu les leçons. Pour les grands groupes industriels, notamment occidentaux, l'accent depuis plusieurs années est mis sur les programmes de prévention afin de limiter au maximum les accidents de travail. Tout un programme de contrôles et de préparation est aujourd'hui mis en place afin de limiter au maximum les publicités négatives au niveau international. Mais si les grands groupes semblent avoir fait le nécessaire, le problème tout autre pour les dizaines de milliers de sous-traitants dont la préoccupation en matière de sécurité des travailleurs est bien moins évidente. C'est pour limiter ces acteurs économiques douteux que les autorités ont pris cette décision historique. 2016 est ainsi synonyme de nouvelles avancées en matière de droits pour tous ceux qui construisent chaque jour le futur Qatar.

 

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