Un environnement favorable à la recherche
Les raisons de cet attrait sont à chercher dans le dynamisme mis en place par l’émir précédent afin de faire du Qatar l’un des carrefours majeurs de la connaissance sur la scène régionale et internationale. L’ère de Cheikh Hamad (1995-2013) n’a pas été marquée uniquement par l’irruption médiatique (avec le phénomène Al Jazeera), l’émergence diplomatique ou la consécration sportive (avec l’attribution en 2010 par la FIFA du Mondial 2022). Elle a aussi été l’occasion pour le pays de se projeter dans un futur qui doit faire du Qatar un Etat prospère et dont la richesse n’est plus dépendante des hydrocarbures. Pour ce faire, les élites dirigeantes ont dès la fin des années 1990 identifié trois piliers afin de construire une économie diversifiée. Ceux-ci tournent autour de l’industrie sportive, de l’enjeu du tourisme ainsi que de l’économie de la connaissance.
C’est donc dans le cadre de ce dernier pilier que le pays a investi des sommes colossales pour le développement de tout un univers universitaire facilitant la recherche scientifique. Depuis une vingtaine d’années des milliards de dollars ont été investis autour du Campus universitaire ultra moderne (Education City) situé en bordure de la capitale. Son ambition est de devenir le nœud académique régional et de capter à Doha les meilleurs cerveaux de la planète, en particulier du monde arabe. En plus de cette vocation, la Qatar Foundation qui pilote l’ensemble des œuvres à visée scientifique contribue au développement d’un Parc pour les sciences et la technologie (Qatar Science and Technology Park, QSTP) qui a pour objet d’attirer les centres de recherche et développement des grandes multinationales. Le groupe français Thalès a ainsi ouvert un groupe de recherches en collaboration avec la compagnie Qatar Airways. Le tandem a rejoint les compagnies pétrolières (Total, ExxonMobil) ou les autres sociétés technologiques et informatiques (EADS, Apple ou Microsoft) déjà installées dans ce complexe, véritable pépinière dont l’objectif est de favoriser l’émergence de start-up.
Carrefour de la connaissance
Cette politique incitative à la recherche et à l’innovation permet aux chercheurs d’obtenir des moyens conséquents pour mener à bien leurs travaux. Dotées d'infrastructures nouvelles, disposant de solides budgets, pays sûr et souhaitant consacrer une part importante de son PIB à la connaissance, l’étude conclut que c’est désormais vers le Qatar que souhaitent se diriger une part non négligeable de la communauté scientifique mondiale. Signe de cet engouement, le WISE est devenu depuis sa création en 2009, l'un des rendez vous incontournables de la recherche scientifique au niveau mondiale. Surnommé, le "Davos de la connaissance" et patronné par Cheikha Mozah, sa conception a répondu à cette volonté de faire du Qatar l'une des plaques tournantes des idées et de la pensée au niveau international.