Cours du brut
Cette réduction drastique des moyens financiers affecteront à coups sûrs d'autres secteurs sans que l'on sache à l'heure actuelle avec précision quels domaines seront laissés de côté. Déjà, le méga-chantier du métro de Doha a vu certains de ses plans être revus à la baisse et il en est de même pour plusieurs projets immobiliers. Sur ce terrain, le fiasco du monumental projet "The Pearl" (deux îles artificiels sous forme de cercle situées près de Doha et dont de nombreux appartements sont encore vide plusieurs années après leur construction) ont ramené les autorités à la raison précisément pour éviter le dilapidation d'un argent qui se fait de plus en plus rare.
Car ce qui est certain, c'est que la dégringolade des cours du brut constitue le principal facteur explicatif de cette politique d'austérité. Depuis maintenant trois ans, le prix de l'or noir est durablement installé dans une fourchette basse alors qu'il s'était stabilisé pendant de longues années autour des 100 dollars. Au delà de ces années de vache maigre, la difficulté pour le marché d'infléchir à la hausse la conjoncture des hydrocarbures est un vrai sujet de préoccupation pour le gouvernement. En effet, malgré les efforts des pays producteurs et de l'OPEP, le baril peine désormais à dépasser la barre des 50 dollars. Les baisses de production annoncées ces derniers mois ne semblent donc pas concluantes et c'est sans doute cette crainte de devoir vivre longtemps avec un pétrole au rabais qui pousse Doha à faire attention à son budget en supprimant toute dépense inutile. Pour enrayer ce cercle vicieux qui plombe le budget de l'Etat (en déficit pour une deuxième année consécutive), le gouvernement a mis en place diverses taxes, allégé la masse salariale de certains ministères et d'entreprises publiques et accéléré le plan de réformes dans le but de diversifier l'économie pour la rendre moins dépendante des hydrocarbures.
Des projets maintenus
Néanmoins, les travaux jugés nécessaires maintiennent leur cadence. Au début du mois d'avril, le SCDL a confirmé le lancement du chantier du stade "Iconic" qui accueillera le match d'ouverture et la finale du Mondial. D'une capacité de 80 000 places, il sera situé à Lusail, une ville nouvelle en plein essor et qui sort de terre progressivement. Placée à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale, elle est déjà connue des amateurs de moto puisqu'elle accueille un circuit où s'est déroulé le Grand Prix de moto de Doha le mois dernier. Les autres stades devront être prêts en 2020 car l'émirat ambitionne d'organiser l'édition 2021 de la Coupe du monde des clubs qui fera office de galop d'essai avant l'épreuve finale l'année suivante.
L'autre sujet qui ne devrait pas subir de coupes est le Paris Saint-Germain. Vitrine médiatique de la diplomatie sportive du pays, le club et son président bénéficient toujours de l'appui des plus hautes autorités de l'Etat, en particulier de l'émir. La dernière prolongation de contrat de deux ans de l'attaquant phare de l'effectif parisien, l'Uruguayen Edinson Cavani, constitue en outre un signal que le club poursuit sa politique de consolidation d'un projet sportif d'envergure. On peut donc naturellement s'attendre dans les prochains mois et notamment lors du prochain mercato estival à l'arrivée de nouvelles stars qui compenseront la perte de l'icône Zlatan Ibrahimovic et permettront au club de la capitale d'atteindre le dernier carré de la Ligue des Champions, objectif qu'il n'arrive pas à décrocher depuis son arrivée en 2011.