Syrie: la libération d’un journaliste japonais rendue possible grâce aux efforts du Qatar et de la Turquie
La libération du journaliste indépendant de nationalité japonaise, Jumpei Yasuda, est intervenue vendredi 19 octobre après plus de trois ans de détention en Syrie. En juin 2015, le reporter avait été enlevé dans le nord du pays par le Front al-Nosra, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda. Cette libération a été rendue possible grâce à la médiation du Qatar et de la Turquie.
« Le gouvernement du Qatar nous a informé qu’il a été libéré et est maintenant au centre d’immigration d'Antakya » en Turquie. C’est par cette déclaration empreinte d’un ton soulagé prononcée il y a une dizaine de jours que le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a confirmé l’information qui faisait état de la libération d’un homme pour lequel une partie de la société civile nippone s’était mobilisée.
Le Qatar finance-t-il le terrorisme ?
La question du financement du terrorisme est au cœur de la crise qui secoue la région du Golfe depuis le 5 juin. Dans l’oeil du cyclone, le Qatar fait l’objet ces dernières années de critiques pointant du doigt sa politique bienveillante envers les groupes sunnites radicaux, notamment Jabhat al-Nousra, la branche syrienne d’al-Qaïda. Sur quoi reposent exactement ces accusations ? Pour clarifier les choses, L'Observatoire du Qatar vous propose cette analyse initialement publiée sur le site orientxxi en apportant des éléments de réponse précis face à cet enjeu crucial des relations internationales.
Depuis la série d’attentats qui a frappé plusieurs pays occidentaux à partir de janvier 2015, nombre d’analystes et de responsables politiques ont cru devoir attribuer la prolifération du terrorisme d’inspiration djihadiste au Qatar. Bien qu’elle même placée régulièrement sur la liste des suspects, l’Arabie saoudite a repris à son compte ce récit pour justifier l’embargo terrestre et aérien et les multiples sanctions mises en oeuvre contre son petit voisin.
Scandale en Allemagne après que des réfugiés syriens aient été approchés pour participer à une manifestation anti-Qatar contre la somme de 100 euros
C'est une histoire rocambolesque que rapporte la presse allemande. Des réfugiés syriens, irakiens, égyptiens et maghrébins ont été approchés dans la ville de Hambourg par deux hommes d'affaires égyptiens pour participer à une manifestation anti-Qatar. Mais la somme d'argent qui leur a été promise (100 euros par participant) n'ayant pas été honorée, les manifestants se sont alors retournés contre les initiateurs en scandant des mots d'ordre pro-Qatar.
Cette histoire donne une indication du niveau auquel peuvent se rabaisser certains acteurs pour défendre leurs intérêts. Profitant de la détresse des réfugiés nombreux en Allemagne et ne bénéficiant que de peu d'échos auprès de la diaspora arabe installée Outre-Rhin, deux hommes d'affaires égyptiens ont souhaité mobiliser une mini foule pour démontrer combien le Qatar était mal perçu au delà de la région du Golfe. Cette pratique de soudoyer des personnes fragiles ou paupérisées ou même des intellectuels ou agents d'influence pour défendre les intérêts des pays du blocus (Emirats arabes unis en tête) est de plus en plus utilisée dans les pays occidentaux.
En France notamment, plusieurs manifestations ont eu lieu ces dernières semaines devant l'ambassade du Qatar à Paris sous le même mode opératoire. Un récent colloque a également été organisé avec des participants qui avaient tous en commun d'avoir écrit des articles ou ouvrages contre le Qatar et dont l'organisateur n'était autre que Mezri Haddad. Cet ancien laudateur du régime autoritaire de Ben Ali qui s'est reconverti dans le lobbying en faveur d'Abou Dhabi demeure aujourd'hui très actif dans la campagne de Qatar-bashing auprès des élites parisiennes. Cette fixation sur le Qatar l'a aussi rapproché du Front National dont un récent ouvrage a révélé la connexion financière avec les dirigeants des Emirats arabes unis. Preuve de cette convergence, une vidéo montre même Mezri Haddad faire le baise-main à Marine Le Pen lors d'une réunion au printemps dernier destinée à améliorer l'entrisme du parti frontiste auprès des banlieues et de la communauté arabe de France.
Sur l'opération avortée en Allemagne, des médias et militants sur les réseaux sociaux ont montré une séquence où l'on voit les manifestants mécontents piétiner les pancartes qui devaient initialement servir à rythmer la mobilisation contre la politique suivie par l'émir du Qatar. Visiblement échaudées par les promesses non tenues par les hommes d'affaires égyptiens qui avaient promis à un groupe de réfugiés la somme de 1000 euros à se répartir entre eux, les personnes concernées ont alors fait volte-face en proclamant des slogans en faveur du Qatar et de son gouvernement. Selon certains médias et militants, les autorités allemandes vont enquêter sur cette affaire de corruption qui visait à exploiter sans la moindre retenue la souffrance matérielle des réfugiés à des fins politiques.
Entretien avec Birol Baskan, spécialiste des relations entre la Turquie et le Qatar
Entretien avec Birol Baskan, professeur adjoint à l'Université de Georgetown au Qatar. Il a publié des articles dans de nombreuses revues académiques telles que Politics and Religion, Insight Turkey, Arab Studies Quarterly, Comparative Political Studies, et International Sociology. Il est l'auteur du livre « Des empires religieux dans des Etats séculiers » (2014) et « La Turquie et le Qatar dans la géopolitique enchevêtrée du Moyen-Orient » (2016).
1. Les relations entre le Qatar et la Turquie sont marquées par une alliance solide qui s’est renforcée ces 15 dernières années avec une envolée depuis le début du « Printemps arabe ». Selon vous, quels sont les principaux éléments qui motivent cette relation ? Et quelles en sont les limites ?
Libération des otages qataris détenus en Irak
Vingt-six otages qataris kidnappés dans l’extrême-sud de l’Irak ont été libérés vendredi 21 avril. Ils avaient été enlevés dans la province de Samawah en décembre 2015 au cours d’une partie de chasse. Leur libération a été conclue dans le cadre d'un accord régional avec l'Iran plus global permettant dans le même temps la levée d'embargos sur plusieurs localités syriennes.
Vingt-six otages qataris enlevés en Irak, à l’occasion d’une partie de chasse organisée à la frontière irako-saoudienne en décembre 2015, ont été libérés et remis au ministère irakien de l’Intérieur, a rapporté la chaîne Al Jazeera. Une centaine d’hommes armés avait alors enlevé le groupe de chasseurs qui comptait dans ses rangs plusieurs membres de la famille royale dont des enfants. A l’époque, certaines sources évoquaient qu’ils avaient été interceptés par des milices proches de l'Iran dont l'influence est importante dans la région. Leur enlèvement n'a cependant jamais été revendiqué.
L’administration américaine appelle à « tuer » un journaliste d’Al Jazeera
Le journaliste Ahmad Zaïdan, ancien chef du bureau d'Al Jazeera à Islamabad et actuel producteur exécutif de la chaîne qatarie à Doha, a été placé sur une liste de personnes à abattre « kill list » par l’administration américaine et ce, en raison de son « appartenance » supposée à un groupe terroriste. L’Américain Bilal Abdul Kareem qui couvre les combats en Syrie et qui s’est rendu célèbre par ses reportages sur le vif figure également sur la liste.
Les journalistes Ahmad Zaïdan et Bilal Abdul Kareem affirment que leurs noms figurent sur la liste des personnes à abattre par des drones américains, rapporte le journal américain Politico, spécialisé dans l’actualité de la Maison Blanche et la politique étrangère américaine. Sur un message publié sur leur compte twitter respectif, les deux hommes affirment avoir été inclus dans une « kill list » sous le mandat de Barack Obama, mais selon eux, l’actuelle administration n’a pris aucune initiative pour les en exclure.
Le Qatar obtient un accord pour évacuer quatre localités en Syrie
Quatre localités syriennes assiégées depuis plus de deux ans vont être prochainement évacuées en vertu d'un accord conclu tard mardi, a rapporté mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les habitants de Zabadani et Madaya, situées dans la province de Damas et assiégées par les troupes du régime et leurs alliés, devront quitter leur domicile. En contrepartie, sera menée l'évacuation de Foua et Kefraya, deux localités chiites prorégime dans la province d'Idleb (nord-ouest), qui sont encerclées par les rebelles, indique l'OSDH.
Le Qatar dénonce le raid américain sur une mosquée tenue par les rebelles en Syrie
Le ministre qatari des Affaires étrangères Mohamed ben Abdulrahman al-Thani a condamné le raid américain mené le 16 mars qui a touché la mosquée du village d’Al Jineh tenu par les rebelles syriens dans la région d'Alep. Cette frappe aérienne a fait au moins 46 morts et des dizaines de blessés, a rapporté jeudi plusieurs sources locales. Ce raid meurtrier survient au lendemain du sixième anniversaire du début de la révolution syrienne.
Au moins 46 morts, des civils pour la plupart, et une centaine de blessés visés par un raid américain alors qu’ils effectuaient la prière du soir au sein d’une mosquée dans le village d’Al Jineh situé à 30 kilomètres d’Alep. Le Pentagone a reconnu avoir effectué une frappe dans la banlieue d’Alep contre Al-Qaïda, mais a nié avoir délibérément visé la mosquée. C’est ce qu’a plaidé jeudi soir le colonel John J. Thomas, porte-parole du Centcom, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient basé au Qatar : « Nous n'avons pas visé une mosquée, mais le bâtiment que nous avons ciblé, là où avait lieu le rassemblement (d'Al-Qaïda) se trouve à environ 15 mètres d'une mosquée qui est toujours debout ».
Qatar : Plus de 90 millions de dollars récoltés en soutien à Alep en quelques jours
Les autorités qataries avaient annoncé le 14 décembre dernier l’annulation des cérémonies prévues à l’occasion de la Journée nationale du 18 décembre, en signe de solidarité avec la population d’Alep. Cinq associations caritatives en ont profité pour lancer une campagne de collectes de fonds afin de soulager les souffrances des Aleppins.
A la pointe dans la dénonciation du régime syrien depuis l’éclatement de la révolution en mars 2011, le Qatar se mobilise activement sur les plans diplomatique et médiatique pour freiner la mécanique mortifère des forces loyalistes et de ses alliés. Que ce soit au sein de la Ligue arabe ou à l'Assemblée générale des Nations unies, l'émirat a demandé des réunions d'urgence afin de stopper l'effusion de sang et permettre à la population civile de quitter la ville en toute sécurité.
Nouvelle rencontre au sommet entre l'émir du Qatar et le président turc
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a reçu dimanche 18 décembre l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani. La rencontre a eu lieu dans la ville de Trabzon, sur les rives de la mer Noire dans le nord-est de la Turquie. C'est la treizième rencontre entre les deux hommes depuis l'arrivée à la tête de l'Etat du dirigeant turc en août 2014.
Cette visite est symbolique à plus d'un titre. D'abord, elle se déroule le jour de la fête nationale du Qatar. Habitué à rester dans sa capitale pour commémorer les défilés, l'émir a profité de l'annulation des festivités en guise de solidarité avec Alep pour se rendre dans un pays dans l'oeil du cyclone. Mais c'est également la situation dramatique en Syrie avec la descente aux enfers de la situation à Alep qui a certainement poussé le souverain qatari à visiter son homologue turc.