L'émirat a annoncé début juin avoir porté une action en justice contre Florian Philippot suite à ces déclarations particulièrement graves accusant le Qatar d'être lié au terrorisme d'inspiration djihadiste. Dans le contexte post-7 janvier, ces accusations sans fondement consistaient à diaboliser l'émirat devenu l'une des bêtes noires du parti de Marine Le Pen. Déposée le 2 avril, la plainte du Qatar avait été jugée recevable. La convocation du 26 juin est donc le premier round d'une longue bataille judiciaire.
Qatar et terrorisme : l'accusation facile
Depuis les attentats qui ont frappé Charlie Hebdo et l'Hyper Casher, une partie de la classe politique française a accusé le Qatar de compromission, voire de complicité avec le terrorisme de l'Etat islamique. Repris par Bruno Lemaire, le Front national ou le CRIF, ces accusations ne reposent sur aucune étude sérieuse. Comme l'avait dévoilé L'Observatoire du Qatar, le rapport du Trésor américain exonère davantage le gouvernement qatari qu'il ne l'accuse car les deux citoyens Qataris cités dans ledit rapport comme ayant relayé des appels au terrorisme ont été épinglés par les autorités.
Plus fondamentalement, le Qatar est au centre d'une campagne de diabolisation orchestrée par certains acteurs qui ont intérêt à noircir son image. Allié de la dictature égyptienne, il est utile de constater que le FN accorde désormais ses violons avec le CRIF dont le soutien à Israël n'est plus à démontrer. Or, ces deux Etats sont en guerre diplomatique avec l'émirat. De là à penser que la charge du duo FN/Crif soit une manière de relayer en France les antagonismes du Moyen-Orient, il n'a qu'un pas. Toujours est-il que pour la première fois de son histoire, l'avocat du FN ne sera pas celui qui défend traditionnellement la formation mais l'un des cadres dirigeants du CRIF.