La QNB rapporte également un déficit budgétaire de 2,2% pour l'exercice de l'année en cours. Elle souligne tout de même que « le Qatar est bien positionné pour absorber le choc de la chute temporaire des prix du pétrole grâce à ses solides fondamentaux macroéconomiques ». Le rapport précise aussi « l'impact mineur » de la chute des cours du brut sur l'économie de l’émirat qui a continué à se diversifier et « a été en partie compensée par la hausse des revenus hors hydrocarbures, soutenue par une meilleure collecte de l’impôt des sociétés ». Ce déficit pose néanmoins quelques questions ; selon les archives de la Qatar Central Bank, le dernier déficit enregistré date de 1999-2000, soit depuis une quinzaine d’années. Ce déficit reste cependant faible en comparaison avec d’autres pays du Golfe tels que Bahreïn (9,3%) ou Oman (8%).
Suite à ce rapport, le site internet Doha News a publié un article intitulé « Premier déficit budgétaire depuis plus d’une décennie ». Le journal en ligne tire des conclusions qui divergent avec le rapport de la QNB. « Après avoir profité pendant des années d’excédents records, le Qatar sera probablement amené à revoir certaines de ses dépenses » assure-t-il. Autrement dit, « cela signifie que le pays devra face à plus de pressions pour réduire les dépenses sur des projets non liés à l’organisation de la Coupe du monde ».
Un constat qui rejoint le discours de l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, en novembre dernier dans lequel il donnait plusieurs directives en matière de bonne gestion des dépenses et des moyens pour mettre fin aux dépassements des budgets alloués. Ces directives intervenaient après qu’un rapport du Fonds monétaire international, publié en mai 2014, exhortait le Qatar à mettre en place un processus de gestion intégré afin de coordonner efficacement les projets d’infrastructures, de prévenir les dépassements de coûts et de respecter les délais de livraison dans le cadre l’organisation de la Coupe du monde 2022.
Le Qatar est l’un des pays le plus riche du monde (en PIB par habitant). L’émirat, qui compte actuellement plus de 2,3 millions d'habitants détient les troisièmes réserves mondiales de gaz derrière la Russie et l'Iran. Le North Dome, situé à cheval entre les eaux territoriales de l’Iran et du Qatar, est la plus grande réserve offshore de gaz naturel au monde.
Le Qatar fait office d'exception géologique dans la région. Connus pour leurs gigantesques gisements de pétrole, les autres pays du Golfe sont, à l'inverse de l'émirat, peu pourvus en gaz naturel.