Nabil Ennasri

Nabil Ennasri

q14L'annonce a semé le trouble. Le Qatar participe pour la première fois aux Jeux de la Francophonie qui se tiennent du 7 au 15 septembre dans la ville de Nice. Cette compétition a lieu tous les quatre ans, dans l’année post-Olympiques, et regroupe plus de 3000 athlètes provenant de 54 pays.
Ce qui pose problème est la participation du Qatar dont l'intégration récente dans la famille francophone a fait grincer des dents. En octobre dernier, lors du 14e sommet de la Francophonie organisé à Kinshasa, l’émirat avait en effet été pointé du doigt. Contrairement aux habitudes, Doha avait directement intégré le statut de membre associé sans passer par la case "observateur".
La démarche avait alors offensé ceux qui accusent l'émirat d'entreprendre un lobbying d'Etat trop agressif. Pour se défendre, les autorités qatariennes avaient mis en avant leurs efforts déployés pour la promotion de la langue de Molière. Ceux-ci se déclinent sous trois dimensions :

La spectaculaire percée du Qatar dans le domaine du sport a été un des faits marquants de ces dernières années. Pas une discipline sportive n’est aujourd’hui épargnée par l’appétit du petit émirat : football, handball, équitation, tennis, cyclisme etc. Non content d’avoir obtenu l'organisation de la Coupe du monde de football pour 2022 et le mondial de handball pour 2015, le pays postule pour les mondiaux d'athlétisme de 2017 et même les Jeux Olympiques d’été de 2020. Cet engouement est le fruit d’un calcul stratégique mais avec des retombées colossales sur le plan économique

Comme le note Pascal Boniface, le choix stratégique opéré par les dirigeants du Qatar de faire du sport un élément central de leur activité diplomatique correspond à une volonté d’exister dans une région du monde marquée par l’instabilité. « Vivant dans une zone géopolitique troublée (…)

vendredi, 16 décembre 2011 01:00

Le Qatar investit en banlieue : la faute à qui ?

1512-sarkozy-qatarIls étaient neuf. Neuf conseillers municipaux originaires de diverses villes de France à être reçus comme des chefs d’Etats par l’émir du Qatar le mois dernier. Leur séjour d’une semaine, financé et piloté depuis l’ambassade du Qatar en France, aura marqué ces élus de la diversité.
Leur objectif : développer des relations, notamment économiques, avec l’émirat à la richesse insolente pour venir en aide à des projets portés par des jeunes des banlieues françaises, trop souvent victimes de discriminations et de difficultés en tout genre.
Habitué de la diplomatie du carnet de chèques, le Qatar les a comblés : l’ambassadeur vient d’annoncer la création d’un fonds d’investissement de 50 millions d’euros précisant même que ce dernier « peut être augmenté »…

Le petit émirat du Golfe fait encore parler de lui. Sa chaîne Al Jazeera, l’organisation de la Coupe du monde de foot... et aujourd’hui, pays arabe en pointe au sein de la coalition qui bombarde les forces pro-Kadhafi. Quatre avions qataris devraient en effet se joindre à l’opération « Aube de l’Odyssée ».
Cette information, confirmée dimanche après-midi par la chaîne Al Jazeera, est d’une importance capitale pour les Occidentaux car une participation militaire des forces qataries prouvera le caractère pluriel de la coalition. Elle permettra aussi de désamorcer les critiques qui font de ces frappes une nouvelle guerre de l’Occident contre le monde musulman, rhétorique abondamment utilisée par le dictateur libyen.
Trois observations peuvent être retenues pour expliquer les ressorts de cette diplomatie qatarie qui se démarque de celle des autres pays arabes.

La fin de la présidence Sarkozy va-t-elle sonner la fin des relations très étroites entre le richissime émirat du Qatar et la France ? La rencontre, prévue jeudi 7 juin 2012, entre François Hollande et le premier ministre qatari, le Cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani devrait permettre d’en savoir plus sur l’évolution des relations entre les deux pays.

La crise syrienne s’enlise. Après plus de dix-huit mois de révolte et alors que les exactions se multiplient, le régime ne s’est pas effondré et semble, malgré de sérieux revers, être en mesure de se maintenir pour un moment.

Caisse de résonance d’un conflit qui prend une dimension régionale, le théâtre syrien voit s’affronter un régime à bout de souffle soutenu par l’Iran, la Russie et la Chine et une population dont la contestation a progressivement pris, après des mois de protestation pacifique, une tournure militaire.
Dans le chaos qui règne aujourd’hui, le rôle de certaines « pétromonarchies », particulièrement du Qatar, interroge et inquiète certains observateurs. Il nous paraît donc opportun de mettre ici en évidence les contours de la stratégie qatarie dans une crise qui révèle les lignes de faille d’un Moyen-Orient où l’enjeu confessionnel devient malheureusement dominant.

4842361-parkeon-le-florange-de-pierre-moscovici Suspendu le temps de la campagne électorale, le sujet du fonds qatari pour les banlieues est revenu dans l’actualité suite aux récentes précisions apportées par Arnaud Montebourg.
Désormais réorienté pour venir en aide aux « zones déshéritées », ce projet en dit long autant sur la nature des relations que la France de François Hollande souhaite tisser avec le petit émirat que sur la fracture sociale qui ronge une partie de notre territoire national. Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette affaire.
Le projet qatari a changé de nature et d’orientation. Hier « fonds pour les banlieues », il est désormais qualifié par les pouvoirs publics de « fonds franco-qatari » axé sur l’aide aux PME, aux zones déshéritées voire au redressement productif.

 Derrière la valse des mots, l’objectif est de gommer toute visée vers les quartiers populaires. Soucieux de son image, le Qatar veut à tout prix éviter de prêter le flanc aux critiques d’un financement obscur de l’islam français et de ses franges radicales.

L’émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, débute une visite officielle dans la bande de Gaza à partir de ce mardi. Première visite au plus haut niveau depuis le blocus imposé après la victoire du Hamas aux élections législatives de janvier 2006, cet événement met autant en évidence la recomposition du champ politique palestinien que l’implication du petit émirat dans l’équation stratégique du Moyen-Orient.

Contrairement à ce qu’ont relaté de nombreux médias français et étrangers, ce n’est pas la première fois qu’un chef d’Etat arabe se rend dans la bande de Gaza depuis l’occupation de ce bout de terre par Israël en 1967. En 1999, ce territoire avait déjà reçu la visite d’un leader arabe. Il s’agissait déjà de… l’émir du Qatar.

cop18 climate change talks doha qatar 26 11 2012On en entend de plus en plus parler et ce mois de novembre n’aura fait qu’augmenter sa notoriété tant il aura été particulièrement dense pour sa diplomatie. Minuscule par sa taille mais débordant d’ambitions, le Qatar va une nouvelle fois être au cœur de l’attention mondiale en accueillant à partir de ce lundi la 18e conférence des Nations unies contre le réchauffement climatique (COP18).

Survenant peu de temps après la réunion des factions de l’opposition syrienne au cours de laquelle l’émirat aura été l’artisan majeur de l’unification, Doha va continuer à occuper le devant de la scène en devenant l’épicentre d’un autre moment fort de l’agenda international.

Publié sur le site du Nouvel Observateur le 22 décembre 2012.

La récente participation de Nicolas Sarkozy au Doha Goals a permis de mettre à nouveau le Qatar au centre de l’actualité. Pour sa première édition, ce forum a réuni des personnalités politiques et sportives qui ont réfléchi aux moyens de faire du sport "un outil de progrès économique et social".

Cet évènement est l’occasion d’analyser la stratégie qui a fait du Qatar, en quelques années, une plaque tournante de la géopolitique du sport.

La "diplomatie sportive" de Doha

Dans le cadre du Qatar National Vision 2030, véritable feuille de route que s’est fixée la famille royale, le sport est perçu comme un levier d’actions prioritaires. Véhiculant des valeurs positives et offrant une visibilité de premier plan, il permet de placer le Qatar sur la carte du monde à moindre frais.