Saisine des instances internationales
Le président de la NHRC, le Dr Ali ben Samikh al-Marri, a appelé le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires à envoyer une mission en Arabie saoudite pour enquêter sur cette affaire.
Al-Marri a qualifié les actions saoudiennes de « honteuses et inhumaines », appelant la Communauté internationale à faire pression sur Riyad pour qu'elle respecte le droit international et libère les détenus. « Ce que les autorités saoudiennes font à l'égard des ressortissants qatariens est honteux et inhumain », a-t-il déclaré, ajoutant que « cela laissera une empreinte psychologique majeure sur les générations futures ».
La NHRC a également demandé au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme d’intervenir afin d’obtenir la libération sans condition des Qatariens et d’établir un premier contact avec leurs familles.
Les quatre hommes ont été arrêtés en Arabie saoudite dans le sillage du blocus imposé au Qatar le 5 juin 2017.
Parmi eux, Talal Nawaf al-Rashid et Mohsen Saleh al-Korbi sont entrés dans le royaume respectivement en avril et mai dernier, depuis le Koweït étant donné que la frontière terrestre entre Doha et Riyad est fermée depuis près de dix-huit mois. Depuis lors, ils n’ont plus donné signe de vie. Les noms des deux autres qatariens n'ont pas été rendus publics. L'un d'eux a disparu en Arabie saoudite durant cette année, l'autre en 2017.
Les médias saoudiens et émiriens les accusent d’être des membres des services de renseignements qatariens, allégations niées par les médias de l'autre bord.
L’affaire Khashoggi en toile de fond
Le communiqué de la NHRC intervient alors que Riyad est sous le feu de fortes critiques internationales suite à ce qu’il convient d’appeler « l’affaire Khashoggi ». En effet, la disparition du célèbre éditorialiste et opposant saoudien ainsi que les détails de son assassinat ont provoqué une onde de choc auprès des opinions occidentales, suscitant l'une des pires crises diplomatiques entre le royaume wahhabite et ses alliés occidentaux.
Dans un entretien sur le site d’Al Jazeera, le journaliste qatarien Majed al-Khelaifi s'est dit « inquiet » du sort de ses compatriotes portés disparus où il fait une analogie avec le cas de Jamal Khashoggi. Affirmant que la disparition de ce dernier sonnait comme un « sombre rappel » de ce qui aurait pu arriver aux quatre ressortissants qatariens, ses propos traduisent l'état de clivage profond qui persiste entre les différents protagonistes de la crise du Golfe.