Mondial 2022 : malgré sa lourde empreinte écologique, le Qatar promet un bilan carbone neutre

dimanche, 11 novembre 2018 16:59

zero carboneA quatre ans de la prestigieuse compétition, le Qatar a annoncé vouloir proposer un Mondial au « bilan carbone neutre ». Cette volonté s’inscrit dans une politique destinée à neutraliser les principales critiques relatives à l’organisation du tournoi.

Il y a quelques jours, le ministre de l'environnement du Qatar a affirmé lors d'une conférence sur le développement durable que « le Comité suprême pour le legs et l’héritage (CSLH) a travaillé sur la planification et l'organisation d'un tournoi au bilan carbone neutre ». Dans la nomenclature gouvernementale de l’émirat, le CSLH est l’organe public chargé de planifier l’organisation du Mondial de bout en bout.

Recyclage et énergies renouvelables

Dans sa déclaration, Mohammed ben Abdallah al-Rumaihi a insisté sur le volontarisme des autorités pour parvenir à un tournoi sans aucune émission polluante. Visiblement confiant dans la détermination des décideurs, il a ajouté que des normes strictes avaient été notifiées aux différents acteurs industriels.

Dans un souci de faire taire les critiques pointant du doigt le bilan particulièrement lourd de l’empreinte écologique du Qatar, celles-ci exigent par exemple l’emploi des dernières technologies en matière de réduction de consommation d’énergies fossiles ainsi que l’une utilisation toujours plus grande de matériaux recyclés.

Doha compte également sur ses importants investissements en matière de développement des énergies renouvelables pour atteindre cet objectif ambitieux. Depuis une dizaine d’années, le pays s’est en effet beaucoup engagé dans la production d’énergie solaire, le climat et la géographie de l’émirat permettant une mise en valeur optimale de grands espaces. La prise de participation par le passé dans SolarWorld, fleuron industriel allemand spécialisé dans la production de photovoltaïque, en est un exemple parmi d’autres.

La FIFA mise à l’épreuve

Cet engagement est aussi à analyser à la lumière des critiques récurrentes sur le bilan carbone excessif du pays en matière environnementale. Il y a quelques années, le pays détenait le triste record du premier pays pollueur par habitant.

La faute au développement exceptionnel que l’émirat a connu au début des années 2000 et qui a culminé dix ans plus tard avec une croissance économique à deux chiffres. Celle-ci, en partie tirée par la mise en travaux des chantiers considérables requis par l’organisation du Mondial, avait alerté les défenseurs de l’environnement. Mobilisés à travers le monde, ces derniers mettaient régulièrement en garde sur les conséquences désastreuses d’une pareille fuite en avant.

Depuis, les autorités ont pris la mesure du danger et ont impulsé un programme gouvernemental destiné à faire bonne figure. Sur ce registre, le ministre al-Rumaihi a précisé que les responsables travaillaient en étroite collaboration avec les standards environnementaux de la FIFA.

Le président de l’instance mère du football mondial, Gianni Infantino, s’était d’ailleurs rendu un peu plus tôt à Doha pour visiter les différents chantiers du Mondial, notamment les stades et le métro. Il en a profité pour faire une déclaration remarquée, précisant espérer que la « Coupe du monde au Qatar serait la meilleure de l’histoire ».

Mais même si les efforts sont indéniables et ont permis de faire baisser le volume global des émissions de gaz à effet de serre par habitant, le Qatar reste encore – à l’instar des autres principautés du Golfe – à la traîne en matière de transition écologique et de réduction des émissions des gaz à effet de serre.

 

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