Syrie: la libération d’un journaliste japonais rendue possible grâce aux efforts du Qatar et de la Turquie

mardi, 30 octobre 2018 12:56

JumpeiYasudaLa libération du journaliste indépendant de nationalité japonaise, Jumpei Yasuda, est intervenue vendredi 19 octobre après plus de trois ans de détention en Syrie. En juin 2015, le reporter avait été enlevé dans le nord du pays par le Front al-Nosra, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda. Cette libération a été rendue possible grâce à la médiation du Qatar et de la Turquie.

« Le gouvernement du Qatar nous a informé qu’il a été libéré et est maintenant au centre d’immigration d'Antakya » en Turquie. C’est par cette déclaration empreinte d’un ton soulagé prononcée il y a une dizaine de jours que le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a confirmé l’information qui faisait état de la libération d’un homme pour lequel une partie de la société civile nippone s’était mobilisée. 

Des années de détention

Libéré après plus de trois ans en captivité, Jumpei Yasuda a été pris en charge par les autorités turques dans la ville de Hatay avant son rapatriement au Japon où il a pu retrouver ses proches. Ces derniers mois, Yasuda était apparu dans plusieurs vidéos, soulevant des inquiétudes sur son état de santé et faisant craindre pour sa vie.

En juin 2015, le journaliste indépendant de 44 ans a vraisemblablement été enlevé par le Front al-Nosra, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, dans la région d’Idlib alors qu’il enquêtait sur l'assassinat par l’organisation État Islamique (OEI) d’un autre journaliste japonais, Kenji Goto. En revanche, l'identité du groupe qui le détenait trois ans plus tard n'a pas été précisée.

La Syrie, terre hostile aux journalistes 

Cette libération a été rendue possible grâce à la médiation active du Qatar et de la Turquie. Ce n’est pas la première fois que les deux alliés participent à la libération de journalistes pris en otage en Syrie. En mai 2016, trois journalistes espagnols freelance, José Manuel Lopez, Angel Sastre et Antonio Pampliega, avaient été libérés à Alep, après avoir passé dix mois aux mains du Front al-Nosra.

La Syrie est le pays le plus dangereux du monde pour les journalistes selon Reporters Sans Frontières (RSF) qui a recensé la mort de 211 journalistes, net-citoyens et bloggeurs depuis le début du soulèvement en 2011. Au moins 30 journalistes et net-citoyens restent actuellement détenus dans les prisons du régime et 26 autres reporters, dont six étrangers (certains depuis 2012), sont toujours portés disparus ou sont otages aux mains de l’Organisation Etat islamique (OEI) ou d’autres groupes extrémistes armés ou encore des forces kurdes.

Damas figure aujourd’hui à la 177è placesur 180 du Classement 2018 établi par RSF.

 

 

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