Blocus du Qatar : le sommet du Conseil de coopération du Golfe est-il celui de la dernière chance ?
La crise qui secoue la région du Golfe persique entre dans son sixième mois. Alors qu’il y a encore quelques semaines, rien ne permettait d’espérer une amélioration de la situation, l’actualité brûlante du Moyen-Orient qui contraint les différents acteurs à revoir leurs priorités peut potentiellement ouvrir la voie à une détente.
Il est des dates et des événements qui entrent dans l’histoire sous le coup du hasard et le sommet annuel du Conseil de Coopération du Golfe qui s'est tenu mardi 5 décembre dans la capitale du Koweït en fait certainement partie. Alors qu’il a failli ne jamais avoir lieu, son maintien et son inauguration qui se déroule symboliquement le jour où la crise entre dans son sixième mois en fait un moment particulier pour l’histoire de la Péninsule arabique. Rarement en effet, un sommet du CCG n’aura été aussi attendu et rarement aussi, le Golfe n'aura été à ce point au bord de la rupture.
"Le Qatar rentre dans le rang" (Le Point)
L'Arabie saoudite a contraint le richissime émirat gazier à réduire son activisme effréné en faveur des Frères musulmans. Pour combien de temps ?
Analyse de Armin Arefi, journaliste au magazine "Le Point"
La fin de la récréation a sonné. Critiqué pour son activisme effréné sur la scène internationale, marqué par un soutien tous azimuts aux mouvements islamistes modérés au cours du "Printemps arabe", le Qatar rentre dans le rang. Ce minuscule mais richissime émirat du Golfe (pas plus grand que la Corse, mais disposant des troisièmes réserves mondiales de gaz naturel) accueille à partir de mardi le sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite,Bahreïn, Émirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït). Une réunion qui a pourtant failli ne jamais voir le jour, cette organisation régionale créée en 1981 pour contrer la Révolution islamique iranienne ayant failli imploser au cours de l'année.