Istanbul accueille le premier sommet mondial de l'humanitaire

dimanche, 29 mai 2016 21:51

sommetistanbulLe sommet mondial de l'humanitaire à Istanbul, organisé sous l’égide de l’ONU les 23 et 24 mai, a réuni des représentants de 175 pays dont 57 chefs d’Etats et de gouvernements. 

 

Une première

Le premier sommet humanitaire mondial a rassemblé pendant deux jours des responsables politiques, de nombreuses ONG ainsi que des agences internationales de l’ONU. Tous ont exploré les moyens de mieux travailler ensemble afin de répondre à l’augmentation croissante du nombre de réfugiés. De nombreux évènements et réunions de réflexion dont sept tables rondes et quinze sessions spéciales étaient prévus pour les 6000 participants au Centre des Congrès d’Istanbul.

60 millions de déplacés dans le monde

"Nous sommes ici pour façonner un avenir différent", a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon qui était la veille au Qatar dans le cadre du "Forum de Doha". "Jamais depuis la seconde guerre mondiale, autant de personnes n’avaient été forcées de quitter leur foyer", a-t-il encore rappelé. En effet, l’ONU estime que plus de 60 millions personnes à travers le monde sont déplacés et 125 millions de personnes dépendantes d’une aide humanitaire. Lors d’une conférence de presse, le Vice-Secrétaire général de l’Onu, Jan Eliasson a déclaré : "Ce sommet est un cri d’alarme en faveur de l’action au service de notre humanité partagée".

La chancelière allemande Angela Merkel a également participé à ce sommet. Pour sa part, la France a été représentée par la ministre de l’environnement, Ségolène Royal ainsi que le secrétaire d’Etat au Développement, André Vallini. 

Le Qatar était représenté par cheikha Mozah bint Nasser, mère de l’émir, le premier ministre Abdallah ben Nasser al-Thani  ainsi que le ministre des Affaires étrangères Mohammed ben Abdel Rahman al-Thani. Cheikha Mozah a appelé à traduire en justice ceux qui portent atteinte au droit à l’enseignement. Elle a soutenu que "ce qui arrive ne constitue pas une série d’accidents résultant de la guerre, mais l’enseignement subit une agression continue, puisque nos écoles se sont transformées en des terrains de guerre et il est temps de réagir".

Un choix controversé

Le choix de la Turquie pour la tenue du sommet fait sens eu égard à son engagement en faveur des réfugiés syriens. En revanche, pour plusieurs ONG, ce choix est pour le moins controversé. En cause, les accusations de croissantes restrictions des libertés civiles, les violations des droits de l’homme récurrentes et les dérives autoritaires du pouvoir en place. Médecins sans frontières (MSF) a annoncé au début du mois de mai son intention de ne pas participer au sommet. Parallèlement, l’organisation Human Rights Watch a souligné que : "Parmi les gouvernements qui débattront de solutions à Istanbul, on trouvera de sérieux violeurs des droits humains, qui n’auront aucun intérêt à ce que le statu quo soit bousculé".

Pourtant, la Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés au monde. Dès avril 2011, soit quelques semaines après le début du soulèvement, Ankara a ouvert ses frontières afin d’accueillir les Syriens fuyant la violence. Cette posture d’accueil des réfugiés comme des "invités" s’est maintenue tout au long de la crise. Aujourd'hui, la Turquie constitue le premier pays d’accueil de réfugiés au monde avec environ trois millions d'entre eux sur son solLe gouvernement d’Ankara a dépensé  plus de 10 milliards de dollars afin de leur offrir les meilleures conditions de vie.

Après deux jours de débat, le sommet s’est achevé sur une note négative. Aucune décision concrète n’a été annoncée si ce n’est des déclarations de bonnes intentions. Il faut croire que la volonté politique n’était pas au rendez-vous puisqu’à l’exception notoire d’Angela Merkel, aucun dirigeant du G7 n’était présent. 

 

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