Le Qatar dénonce le raid américain sur une mosquée tenue par les rebelles en Syrie

lundi, 20 mars 2017 12:10

aljinehLe ministre qatari des Affaires étrangères Mohamed ben Abdulrahman al-Thani a condamné le raid américain mené le 16 mars qui a touché la mosquée du village d’Al Jineh tenu par les rebelles syriens dans la région d'Alep. Cette frappe aérienne a fait au moins 46 morts et des dizaines de blessés, a rapporté jeudi plusieurs sources locales. Ce raid meurtrier survient au lendemain du sixième anniversaire du début de la révolution syrienne. 

Au moins 46 morts, des civils pour la plupart, et une centaine de blessés visés par un raid américain alors qu’ils effectuaient la prière du soir au sein d’une mosquée dans le village d’Al Jineh situé à 30 kilomètres d’Alep. Le Pentagone a reconnu avoir effectué une frappe dans la banlieue d’Alep contre Al-Qaïda, mais a nié avoir délibérément visé la mosquée. C’est ce qu’a plaidé jeudi soir le colonel John J. Thomas, porte-parole du Centcom, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient basé au Qatar : « Nous n'avons pas visé une mosquée, mais le bâtiment que nous avons ciblé, là où avait lieu le rassemblement (d'Al-Qaïda) se trouve à environ 15 mètres d'une mosquée qui est toujours debout ».

D’après des images diffusées par des militants sur place, le lieu de culte semble entièrement détruit. On y voit des Casques blancs, ces célèbres secouristes des zones libérées de Syrie, aidés de torches, fouillant activement dans les décombres et parvenant à en tirer les quelques rares survivants directement emmenés vers une ambulance.

Dans un message publié sur son compte twitter, le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohamed ben Abdulrahman al-Thani, a condamné cette frappe aérienne en des termes clairs « nous condamnons fermement le ciblage odieux visant une mosquée dans la banlieue d’Alep ouest, qui est un lieu saint et sacré et il est inacceptable que celui-ci devienne un lieu de mise à mort et d’effusion de sang ». L’émirat est l’un des rares pays à avoir condamné le raid américain. Suite à cet évènement, les autorités de plusieurs villes et villages de Syrie ont décidé d’annuler la prière du vendredi.

Cette déclaration est à mettre en perspective avec d'autres propos du ministre qatari. Déçu du manque de soutien militaire à l'opposition non jihadiste de la part des Américains, Mohamed ben Abdulrahman al-Thani avait affirmé à l'automne dernier que son pays n'allait pas rester les bras croisés devant le déséquilibre des forces sur le terrain en faveur du régime et de ses alliés. Néanmoins, depuis la chute d'Alep en décembre 2016, les autorités de Doha semblent avoir revu leur copie en actant le fait que la détermination de la Russie à sauver Damas ne pouvait être contenue sur un plan strictement militaire. Le soutien de Doha se fait désormais sur un plan humanitaire et diplomatique. 

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