Sur fond de tensions avec l'Iran, le prix du pétrole au plus haut depuis 2014

vendredi, 11 mai 2018 12:23

110615 fracking usa mLe prix du pétrole a atteint des niveaux jamais égalés depuis quatre ans au cours de cette semaine. Principale raison de cette montée du brut, les tensions avec l'Iran font peser un avenir incertain sur l'approvisionnement du brut en provenance du Moyen-Orient.

Ces derniers jours ont surtout été marqués par l'annonce de Donald Trump portant sur le retrait de son pays de l'accord sur le nucléaire iranien. Signé à Genève en juillet 2015, ce traité, même imparfait, avait permis de faire baisser la tension dans la région dans un contexte particulièrement instable marqué par des guerres à répétition. Cette sortie, condamnée par de nombreux Etats mais saluée par Tel Aviv, Riyad, Abou Dhabi et Manama, risque d'ouvrir une nouvelle ère d'incertitudes avec en ligne de mire la perspective d'une guerre directe entre Israel et l'Iran.

Ceci étant, l'autre conséquence de cette annonce a été la brusque augmentation du prix du baril de pétrole. Même si les opérateurs avaient anticipé la déclaration du chef de la Maison-Blanche, il n'en demeure pas moins que les acteurs du marché restent extrêmement soucieux de la suite des choses. Depuis plusieurs semaines, le tarif du brut a augmenté de manière linéaire, dépassant ces derniers jours la barre des 75 dollars pour le baril de Brent, une première depuis 2014.

Cette situation d'une orientation à la hausse du prix du pétrole ne satisfait pas tous les nombreux acteurs impliqués dans le marché mondial de l'or noir. Si les consommateurs des pays importateurs de pétrole commencent à grincer des dents du fait d'une augmentation du prix à la pompe, les Etats producteurs de même que les majors du secteur ne vont pas s'en plaindre. Pour les principautés du Golfe par exemple de même que pour les Etats-Unis dont la production de pétrole (notamment à base de schiste) atteint des sommets, cette tendance est plutôt vue d'un bon oeil car elle permet d'engranger davantage de recettes dues aux exportations.

Mais dans un souci de freiner toute envolée intempestive qui affolerait les marchés, l'Arabie Saoudite a annoncé qu'elle pourrait compenser directement la baisse du brut consécutive aux sanctions américaines contre l'Iran. Le royaume wahhabite qui produit quelques dix millions de barils par jour peut en effet porter sa capacité à douze millions en un temps record. 

 

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