L'émir du Qatar à Ankara: une visite pour renforcer les relations bilatérales
L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a entrepris une visite à Ankara vendredi 19 décembre à l’invitation du président turc Recep Tayyip Erdogan. Une visite de deux jours durant laquelle ont été abordés l’élargissement les relations bilatérales ainsi que les dossiers régionaux.
Une déclaration de politique commune pour la création d’un « Conseil de coopération stratégique de haut niveau » dont l’objectif est d’établir un cadre institutionnel aux relations bilatérales a été signée par le président turc et l’émir du Qatar.
Ce Conseil stratégique englobera plusieurs domaines de coopération : politique, économique, commercial, culturel, scientifique, technologique, énergétique mais aussi l’investissement, l’éducation, l'agriculture et les communications.
L'émir du Qatar nomme cheikh Abdallah comme "vice-émir"
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani a nommé mardi par décret un de ses demi-frères, cheikh Abdallah ben Hamad, comme vice-émir du pays. Ce dernier qui occupait jusqu’alors le poste de chef du cabinet de l'émir (le "diwane") était depuis juillet 2013 vice-président de la Qatar Investment Authority (QIA), le puissant fonds souverain de l’émirat. Cette nomination intervient alors que l'émir du Qatar n'a pas encore nommé de prince héritier depuis son accession au trône en juin 2013.
C'est la première fois dans l'histoire récente du pays qu'un poste de "vice-émir" est institué.
Cameron salue la loi contre le financement du terrorisme adoptée par Doha
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a salué la loi récemment adoptée par le Qatar pour contrer le financement du terrorisme lors d’un entretien avec le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani à Londres. Le Premier ministre "a salué la législation récente pour empêcher le financement du terrorisme, dont il attend l'application rapide", a expliqué son porte-parole dans un communiqué. Cette loi, datant de mi-septembre, a pour but de contrôler les organisations caritatives impliquées dans des débats politiques ou qui envoient de l'argent à l'étranger ou en reçoivent, alors que Doha est régulièrement accusé de financer des groupes terroristes.
Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani a accordé sa première interview à la chaîne de télévision américaine CNN
Interrogé par la journaliste Christiane Amanpour, l’entretien a passé en revue plusieurs sujets tels que la politique étrangère du Qatar, le Mondial 2022, la question du traitement des ouvriers, l’évolution des droits des femmes dans l’émirat etc. Il a aussi été question du prétendu financement des groupes jihadistes par le Qatar. S’agissant de cette rumeur persistante, l’émir a répondu : « Si vous parlez de certains mouvements en Syrie et en Irak, nous les considérons tous comme des mouvements terroristes.»
Le Qatar : un retour de « la diplomatie de la médiation? »
Un cessez-le-feu « illimité » vient d’être signé à Gaza. Après cinquante jours de bombardements, les armes se sont tues après un épisode particulièrement sanglant du côté palestinien. Salué par toutes les factions palestiniennes comme une « victoire », cet accord a été paraphé grâce aux efforts diplomatiques de deux Etats qui ont joué un rôle central dans les tractations de ces dernières semaines : l’Egypte et le Qatar.
« La politique étrangère de l'Etat du Qatar : ses objectifs et ses stratégies ».
Rares sont les écrits qui peuvent dresser un tableau exhaustif de la diplomatie du Qatar. Souvent perçue comme contradictoire, brouillonne voire acrobatique, un nouvel ouvrage vient de paraître et fait le point sur la question. Salutaire.
C’est un ouvrage qui vient de sortir et qui comble un vide. Le livre de l’universitaire Jamal Abdallah « As-siyyassa al kharijiyya li dawlat qatar (2013-1995), rawafi’uha wa istratijiyyatiha », « La politique étrangère de l'Etat du Qatar (1995-2013) : ses objectifs et ses stratégies » est paru lundi 26 mai. Publié par Al Jazeera center for studies à Doha et l’Arab scientific publishers de Beyrouth., cette contribution fait le point sur ce qui est considéré comme l’une des principales énigmes de la scène diplomatique du Golfe de ces vingt dernières années : comment un pays considéré comme un micro-Etat a pu, en si peu de temps, émerger comme l’un des principaux acteurs politiques du Moyen-Orient ? Publié en arabe, le livre devrait bénéficier d’une traduction en d’autres langues. La carence d’études universitaires sur ce sujet est en effet telle qu’on imagine qu’une mise à disposition de cet écrit dans d’autres langues devrait prochainement être à l’ordre du jour.
Passation de pouvoir au Qatar : les ambitions d’une transition
La transition politique que s’apprête à connaître le Qatar, même si elle ne touche pas aux équilibres ni aux fondements du régime, n’est pas dépourvue d’intérêt. Pour la première fois dans l’histoire récente de la région du Golfe, un monarque quitterait le pouvoir de plein gré pour le transmettre à son fils. Si elle venait à se confirmer, cette transition peut s’expliquer par la conjugaison de plusieurs facteurs.
Le premier est l’état de santé de l’émir. Agé de 61 ans, Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani n’a plus cette fougue qui était la sienne lorsqu’il est arrivé au pouvoir en juin 1995. Affaibli par un diabète et une insuffisance rénale, il a subi en 2010 une cure de jouvence qui lui a fait perdre près de 40 kilos. Avec une santé fragile, il sent peut-être le moment de passer le relais. Ce souhait de céder la place est aussi motivé par le sentiment que, après dix-huit ans de règne, l’idée du travail accompli est largement partagée. De micro-Etat anonyme, le Qatar s’est transformé en un acteur qui joue dans la cour des grands.
Qatar : passation de pouvoir aux dimensions régionales
Mardi 25 juin, l’émir du Qatar a annoncé la transmission du pouvoir au prince héritier, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, lors d’une courte allocution télévisée de sept minutes à l’adresse de son peuple. Même s’il ne renouvelle pas les fondements du régime, l’acte n’est pas insignifiant : c'est à tout le moins la première fois qu'un monarque du Golfe cède le pouvoir de plein gré alors qu’il est encore en capacité de gouverner.
Comme pour Al-Jazira, le Mondial 2022 ou la visite à Gaza, Cheikh Hamad suscite ainsi l’attention et replace son pays au centre de l’intérêt médiatique planétaire. Sur le papier, le pari est réussi : le passage de relais à Doha confirme cette singularité du Qatar.Elle ne doit bien sûr pas être surévaluée : elle n'est qu'une transition politique apaisée à la tête d’une monarchie dynastique. Ni les fondamentaux du régime, ni les grandes orientations de la diplomatie du pays n'en sont affectés en profondeur.
Un nouvel émir au Qatar, pour quels changements ?
Pour la première fois dans l’histoire du Qatar, un émir a choisi d’abdiquer au profit de son fils. Que signifie ce geste politique ? Succession logique ou réponse à un besoin de changement ?
Cette transition a été pensée depuis plusieurs années. Lors d’un entretien avec le Financial Times en 2010, l’émir du Qatar avait affirmé qu’il préparait déjà son fils à la succession. C’est donc une décision symbolique mais attendue. Prince héritier depuis une dizaine d’années, Cheikh Tamim savait que son heure était proche.
Un certain nombre de raisons explique le passage à l’acte de l’émir : d’une part, Cheikh Hamad n’est plus très jeune et il fait aujourd’hui face à quelques problèmes de santé. D’autre part, il a cette sensation d’avoir mené le pays au terme de la mission qu’il s’était fixée.
Cheikh Tamim au pouvoir : quelle continuité pour la diplomatie du Qatar?
C’est l’une des interrogations qui agitent les observateurs de la politique étrangère du pays : avec l’accession de Cheikh Tamim au poste de chef de l’Etat, va-t-on assister à un infléchissement de la politique étrangère ou le nouvel émir va-t-il marcher dans les pas de son père ? Omniprésent depuis le début des « Printemps arabes », le Qatar joue désormais un rôle majeur dans l’équation stratégique régionale. Néanmoins, son activisme suscite des réserves grandissantes et la passation de pouvoir entre Cheikh Hamad et son fils est l’occasion de faire le point sur les fondamentaux de la diplomatie de l’émirat.