12235440 590180851157444 519982442 oLe directeur de L'observatoire du Qatar a accordé un entretien avec le site "Les clés du Moyen-Orient". Il revient dans le détail sur la manière dont le Qatar s'est adapté à la crise du Golfe. L'entretien est à lire ci-dessous.

Nabil Ennasri travaille sur le Qatar depuis près d’une quinzaine d’années. Licencié en Arabe moderne de l’Université de Provence et diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence, il finit actuellement une thèse de doctorat sur la politique étrangère de ce pays. Auteur de l’essai géopolitique intitulé "L’énigme du Qatar" (ed. IRIS) et d’un ouvrage de présentation de l’émirat titré "Qatar" (ed. De Boeck), il suit de près l’actualité de ce pays depuis 2004, année où il s’y rend pour la première fois dans le cadre d’un stage de langue. Directeur de L’Observatoire du Qatar qu’il a fondé en 2013, il intervient régulièrement dans les médias sur des questions portant sur la géopolitique du monde arabe.

7787597520 neymar lors de barca psg le 8 mars 2017Directeur de L'observatoire du Qatar, Nabil Ennasri est reconnu comme étant l'un des meilleurs spécialistes de ce pays du Golfe. Pour 2022mag.com, le chercheur en géopolitique analyse les conséquences du blocus décidé par les voisins de Doha sur la diplomatie sportive de l'Etat gazier.

Vous relayez que ces derniers jours, plusieurs Etats qui ont mis au ban le Qatar dans ce qu’on appelle « la crise du Golfe » ont fait pression sur la FIFA pour retirer aux Qataris l’organisation de la coupe du monde 2022. De quelle manière ont-ils agi?

Il faut d’abord mentionner que cette démarche de mise au ban s’inscrit dans le cadre plus large de la lutte d’influence qui se joue au sein de la région du Golfe. Déterminés à faire plier le Qatar, les pays du blocus (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahrein et Egypte) ont mobilisé tout un ensemble de leviers pour contraindre Doha à une reddition.

SorbonneL'université parisienne a signé un accord avec le Qatar, qui va lui verser 600.000 euros par an pendant 3 ans, soit un peu moins de 2 millions d'euros, pour financer la vie et le logement de ces réfugiés.  Sur place, les avis sur ce partenariat sont plutôt partagés. 

Le Qatar va financer l'accueil d'une centaine de réfugiés à la Sorbonne. L'université parisienne a annoncé avoir signé un accord avec le Qatar, qui va lui verser 600.000 euros par an pendant 3 ans, soit un peu moins de 2 millions d'euros, pour financer la vie et le logement de ces réfugiés. Plus précisément, à partir du 28 septembre, les étudiants seront sélectionnés par la préfecture et le rectorat de Paris en fonction de leur statut et de leur niveau d'étude. Le Qatar n'aura pas son mot à dire sur le recrutement.

troupes qatariesEntretien avec Nabil Ennasri réalisé par Vincent Braun, journaliste au quotidien belge La Libre Belgique. 

Le Yémen se prépare au pire. Un millier de soldats qataris et deux cents véhicules blindés sont arrivés en renfort des troupes de la coalition armée dirigée par l’Arabie Saoudite. Une semaine après la mort de 60 soldats de l’alliance sunnite, les monarchies du Golfe et leurs alliés serrent les rangs autour de l’armée yéménite pour venir à bout de la rébellion houthiste chiite qui contrôle encore le nord du pays et la capitale Sanaa, un an après leur entrée dans la ville. C’est dans cette partie de ce pays pauvre du sud de la péninsule arabique que "les deux camps se positionnent pour un conflit majeur", note April Longley, spécialiste du Yémen à l’International Crisis Group, citée par l’AFP.

qatar-flagsLe conflit à Gaza suscite beaucoup d'agitation diplomatique. Parmi les Etats qui ont une inlfluence sur le cours des choses, on trouve le Qatar. Dans cet entretien réalisé avec le site JolPress le 30 juillet 2014, Nabil Ennasri expose la nature des liens entre la formation palestinienne et l'émirat du Golfe.

JOL Press : Historiquement, quels liens entretiennent le Qatar et le Hamas ?

Nabil Ennasri : Ce sont des liens anciens qui remontent à la stratégie mise en place par l'ancien émir, Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani. Cette proximité entre Doha et le Hamas s'expliquait alors par trois facteurs.

Il y avait d'abord cette volonté pour le Qatar de devenir un acteur diplomatique de premier plan. Cette ambition s'est notamment illustrée pendant toute la décennie 2000 par le rôle de médiateur que l'émir avait réussi à se forger. Durant cette période, Doha avait été au centre de la résolution des conflits régionaux, notamment pour les lignes de faille qui ensanglantaient le monde arabe : Soudan, Yémen, Liban etc. Le Qatar mettait à disposition ses services puisqu'il avait la réputation de « parler à tout le monde ». S'agissant du cas palestinien, cette posture d'ouverture l'avait donc amené à discuter avec l'ensemble du spectre palestinien, y compris le Hamas.

nabil-720x340C’est l’histoire d’un pays du Golfe qui est sorti de terre et qui a une superficie soixante fois plus petite que celle de la France. Il y a 20 ans, ce petit pays de moins de deux millions d’habitants n’était composé que de bédouins. En 2014, le Qatar est passé dans une autre dimension. Les troupeaux ont laissé place aux gros buildings et grosses cylindrées. Ce pays fait des envieux et brûle les lèvres de tous. Pour nous éclairer sur cet émirat, Alohanews est allé à la rencontre de Nabil Ennasri, politologue et auteur de « L’énigme du Qatar ». Lors de cet entretien, il est revenu sur la nouvelle dimension qu’a pris le Qatar, sa politique étrangère ainsi que l’évolution de la chaîne Al-Jazeera. Il a également abordé les sujets qui fâchent tels que le financement probable de mouvements djihadistes par le Qatar et la question du travail forcé dans les chantiers de la coupe du monde. Rencontre.

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