Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Ansar Dine, mais aussi Aqmi et le Mujao seraient concernés. Un mois plus tard, sur RTL, Sadou Diallo, le maire de Gao (Mali), affirmait lui aussi que l’émirat soutenait activement Aqmi, en envoyant des vols quotidiens « soi-disant de vivres et d’assistance humanitaire ».
Peu de preuves
Peu d’informations, cependant, permettent d’étayer cette thèse. « Il n’y a aucune preuve, tranche Nabil Ennasri, spécialiste du Qatar, en soulignant que cet émirat « reste un allié de la France, et n’a aucun intérêt à s’opposer à elle ».
« Ce n’est pas officiel, mais leQatar soutient les forces les plus réactionnaires du Sahel », répond Taoufik Bourgou, spécialiste en géopolitique à l’université Lyon 3. Selon lui, ces aides restent secrètes, et seule l’aide apportée au MNLA est avérée : « Celui-ci disposait, par exemple, d’un hôpital de campagne fourni par le Qatar. »
Mais le chercheur pointe aussi la porosité qui existe entre les différents groupes armés de la région : « Une somme versée au MNLA peut finalement bénéficier à Aqmi ou à Boko Haram. »
La présence d’associations humanitaires qatariennes au Sahel est, elle aussi, avérée. Qatar Charity, par exemple, reconnaît sur son site Internet, avoir un bureau en Mauritanie, deux au Niger et un au Mali.
Aucune précision, en revanche, n’est donnée sur les montants dépensés sur place, ni sur les activités entreprises. Des sites d’information africains rapportent des actes très divers, allant du don de logement à celui de véhicules ou de machines à coudre…
Le Croissant-Rouge qatarien est aussi actif au Mali. En 2012, il avait été accusé par des membres du Comité international de la Croix-Rouge d’avoir bénéficié de la protection du Mujao pour se déplacer dans le nord du pays. Une affirmation que l’ONG a toujours niée.
Contactés, Qatar Charity et le Croissant-Rouge du Qatar n’ont pas donné suite aux demandes d’informations.