Des abus à répétition
L’organisation de défense des droits de l’homme a publié une liste d’abus parmi lesquels figurent la confiscation des passeports, le versement de sommes considérables à des recruteurs dans leur pays d’origine pour obtenir un travail au Qatar, la tromperie quant à la rémunération ou au type de travail entrepris ou le refus du droit au retour au pays. L'enquête conclut qu'une forme de travail forcé a cours au Qatar notamment dans le Khalifa Stadium, l'un des centres sportifs destinés à accueillir certains matchs du Mondial.
Le rapport est basé sur des entretiens réalisés entre février 2015 et février 2016 auprès de 234 travailleurs migrants venus principalement du Bangladesh, d’Inde et du Népal qui constituent les plus gros contingents de la force ouvrière nationale. Le rapport révèle que 228 personnes ont assuré que leurs salaires étaient inférieurs à ce qu’on leur avait promis avant de partir dans l'émirat. La plupart des travailleurs ont en outre vu leurs passeports confisqués et ce, en violation de la loi qatarie, précise encore Amnesty. Devant le nouvel émoi suscité auprès des médias mondiaux, le travail de l'ONG est susceptible de provoquer encore plus de controverses et de critiques envers le Qatar et de mettre la pression sur la FIFA. En conclusion de leur propos, les rédacteurs accusent en effet l'organisation gérante du football mondial d’un « manque d’action significative ».
Une pétition à signer
Afin de faire connaître ces abus au grand public, Amnesty a lancé une pétition afin de demander à la FIFA et à ses sponsors (Coca-Cola, Mc Donald's, Adidas,...) de mettre fin à l'exploitation sur les chantiers de la Coupe du monde. Cette pétition mérite d'être signée de sorte à donner plus d'échos à ce travail d'investigation et à obliger les autorités qataries à mettre tout en oeuvre afin de garantir les conditions décentes aux ouvriers sans qui aucune compétition ne peut se produire.
Même si la condition ouvrière a bénéficié d’une amélioration notable depuis quelques années, notamment grâce à la construction de nouveaux logements et à une abolition formelle du système de la Kafala, il est indéniable que de nombreux efforts restent encore à faire. Malgré sa forte exposition médiatique, le pays reste encore à l’écart des normes internationales en matière du droit du travail. Si des mesures ne sont pas prises rapidement, le pays risque de voir les accusations s’amplifier et de mettre dangereusement en péril sa réputation.