Le Qatar sur le chemin d'une gouvernance moderne
C’est dans une volonté de donner la priorité à la consolidation de L’État de droit et des libertés individuelles que les autorités de l’émirat ont décidé de créer un organe chargé de recenser et sanctionner les violations des droits de l’homme dans le pays. C'est pour remplir cette mission que le Comité national des droits de l’homme fut créé en 2002 en vertu de la loi n°38/2002. Premier du genre dans la région du Golfe, il est également chargé de sensibiliser les acteurs locaux à la question des droits humains et de fournir des recommandations aux organes législatifs pour améliorer le cadre juridique national. Le Comité plaide également en faveur des droits des personnes handicapées.
Au niveau international, l'organe a obtenu un statut au Comité international de coordination des institutions nationales pour la protection des droits de l'homme (CIC). Dans la volonté de croiser les réflexions et de tirer partie des expériences à l'étranger, il organise chaque année une conférence internationale ciblant un thème en particulier. En 2012, l’événement portait sur la protection des journalistes dans les zones de conflit, en 2013, il se concentrait sur la réforme des systèmes arabes de protection des droits de l’homme. L'année suivante, il organisait l'un des rendez-vous les plus importants de son histoire avec plus de 300 délégués du monde entier qui s'étaient réunis pendant deux jours pour débattre du thème des "défis des droits de l’homme et de la sécurité". Fort d'une expérience de plus de dix ans, le NHRC est régulièrement invité dans les instances internationales et oeuvre auprès de la société civile qatarienne pour augmenter le niveau de conscientisation sur cette question.
Le rôle croissant de l'ambassadeur du Qatar en France
La présence de l'ambassadeur du Qatar en France à cette opération illustre la volonté de Meshal bin Hamad al-Thani de dynamiser l'activité de la représentation diplomatique de l'émirat en France. Depuis quelques mois, l'évolution est perceptible puisque ses déplacements publics sont plus fréquents et ses prises de positions plus audibles dans l'opinion. Soucieux d’améliorer l'image de l’émirat, il a également entrepris des rendez-vous et visites de courtoisie avec des patrons de presse et des responsables politiques. Après une phase de relative discrétion, la nouvelle stratégie semble donc de s'ouvrir et de démontrer l'action positive du Qatar tant au niveau des réformes internes (comme le nouveau dispositif législatif améliorant le sort des ouvriers) qu'au niveau de l’implication bénéfique de l'émirat dans le tissu industriel, économique et sportif français. Deux actions récentes prouvent cette réorientation stratégique salutaire. D'une part le lancement de Qadran, le premier cercle franco-qatari destiné à booster les liens économiques bilatérales et pour la réussite duquel l'ambassade n'a pas ménagé ses efforts. Et d'autre part, le lancement du compte Twitter de l'ambassade qui va bientôt dépasser le millier d'abonnés. A l’heure où l'émirat continue de faire parler de lui dans la presse, nul doute que cette présence croissante de l'ambassadeur s'affirmera avec le temps afin de bonifier l'image du pays et de répondre aux accusations souvent infondées.