Créée dans les années 1980, RAF est le diminutif de Sheikh Thani Bin Abdullah Foundation for Humanitarian Services. Aux côtés de Qatar Charity, du Croissant rouge qatari et de Eid Charity, elle fait partie des grandes ONG du pays qui, en cumulant leurs moyens, récoltent des centaines de millions de dollars pour les dépenser dans de nombreux chantiers humanitaires à travers le monde.
La décision de l'UNHCR a été motivée par le fait que RAF s’est distinguée dans le financement des camps de réfugiés, notamment ceux établis au Bangladesh, en Somalie ou en Éthiopie. Pour ce qui est des installations au Bangladesh, celles-ci ont pour objet principal la prise en charge de dizaines de milliers de réfugiés Rohingyas. Chassée de ses terres dans la Birmanie voisine, cette minorité vit dans le dénuement le plus total puisqu'en plus d'avoir tout perdu dans son pays natal, elle se trouve confrontée à de multiples privations dans les camps de fortune installés au Bangladesh qui figure parmi les pays les plus pauvres de la planète. En 2013, l’ONU avait même qualifié cette population de « minorité la plus persécutée de la planète ».
Selon RAF, ce sont aujourd'hui environ 320 000 réfugiés qui bénéficient de ses activités. Celles-ci tournent principalement autour de l'aide alimentaire d'urgence, les campagnes sanitaires et la création d'écoles et d'infrastructures civiles de développement. Ces dernières années, RAF s’est aussi mobilisée dans l’aide apportée aux réfugiés syriens, notamment ceux établis dans le gigantesque camp de Zaatari en Jordanie qui compte, à lui seul, plusieurs dizaines de milliers de déplacés. Elle est aussi active dans la construction d’écoles au Kenya, en Mauritanie et pilote divers projets de bienfaisance au Darfour.
Alors qu'elle a été classée comme organisation « terroriste » par les pays qui ont décidé d'un blocus du Qatar, RAF fait la démonstration que cette accusation est vide de sens. Elle vient d'ailleurs de signer trois nouveaux accords pour développer la coopération avec le UNHCR.